Après le périphérique, deux autoroutes très fréquentées pourraient aussi voir leur vitesse limitée à... 50 km/h

Un projet d'abaissement de la vitesse autorisée sur deux autoroutes franciliennes pourrait bien faire grincer des dents, dans un avenir proche.

Après avoir accueilli l'abaissement de la vitesse autorisée sur le périphérique avec scepticisme et parfois même de la colère, les automobilistes franciliens ne sont peut-être pas encore au bout de leur peine.

Des maires de Seine-Saint-Denis envisagent en effet d'appliquer une mesure similaire sur deux des principales autoroutes traversant le département. La vitesse pourrait ainsi être abaissée à 50 km/heure sur ces deux axes très fréquentés, dans moins de 10 ans.

Périphérique parisienCrédit photo : iStock

La vitesse va-t-elle être limitée à 50 km/h sur l'A66 et l'A3 ?

Les élus de l'entité « Est Ensemble » - l’intercommunalité regroupant les mairies de Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin et Romainville - se sont ainsi mis d'accord pour lancer un vaste projet destiné à « apaiser les autoroutes de leur territoire ». La première étape de ce grand chambardement sera l'abaissement de la vitesse maximale autorisée à 70 km/h sur l'A86 et l'A3, dans deux ans, si l'on en croit les termes de ce plaidoyer, récemment plébiscité par les communes concernées. L'A3 deviendrait même un véritable boulevard avec une voie de bus, mais aussi des pistes cyclables et un terre-plein végétalisé.

Consulté par nos confrères du Parisien, ce projet a été lancé initialement dans une optique de santé publique, en raison des risques encourus par la population locale, exposée à une forte pollution atmosphérique. Il faut savoir que 40 % des habitants des villes, représentées par « Est Ensemble », résident à moins de 500 mètres de l'A3, ce qui n'est pas sans conséquence pour leur santé. La porte de Bagnolet, point de départ de cette autoroute, demeure par exemple l'un des endroits les plus pollués de France.

Dans leur plaidoyer, les élus qui ont validé le projet (non ratifié par la droite et le centre) veulent, à terme, abaisser la vitesse maximale autorisée à 50 km/h sur l’A3 et l’A86, d'ici à 2032. 

Dans un premier temps, l'objectif des élus est d’obtenir d'abord le passage à 70 km/h d’ici à 2026, en s'appuyant sur la « jurisprudence » obtenue par le maire PCF de La Courneuve, Gilles Poux, qui a été autorisé à mener une phase d'expérimentation de cette limitation sur la portion d'A86, traversant sa commune. Un test grandeur nature qui doit débuter dès cet automne.

Panneau de limitation de vitesseCrédit photo : iStock

Pour justifier cette volonté de s'attaquer à la vitesse maximale autorisée, les élus rappellent que le recours à la voiture sera de moins en moins légitime dans les années à venir. Selon eux, l'amélioration des infrastructures publiques du Grand Paris, notamment les gares de la future ligne 15 du métro ou encore la première tranche du tramway T1 (dont le prolongement jusqu’à Montreuil est prévu pour 2027), suffiront en effet à fluidifier les déplacements des Parisiens et des Franciliens.

Pas sûr néanmoins que ces derniers apprécient ces nouvelles limitations...


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Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.