Grâce à un programme de réintroduction, le vautour moine, plus grand vautour d’Europe, est de retour dans les Balkans.
L’espèce y avait disparu depuis 36 ans.Il doit son nom de moine au duvet clair qui lui recouvre le crâne et à sa collerette autour du cou. Ce vautour possède une envergure pouvant aller jusqu’à trois mètres et est considéré ainsi comme le plus grand vautour d’Europe.
Considéré comme une espèce en voie d'extinction, il avait même disparu des Balkans au milieu du XXème siècle où il était autrefois très présent.
Crédit photo : iStock
C’est en 2018 que sa réintroduction a été entamée en Bulgarie, grâce à trois ONG bulgares de protection de l’environnement, comme l’indique un article scientifique publié début mars dans la revue Biodiversity Data Journal.
72 jeunes individus de vautours moine ont été importés d’Espagne, là où la population de cette espèce est la plus importante en Europe, et de zoos européens. Ils ont été relâchés dans différents sites dans les montagnes des Balkans orientaux et dans le nord-ouest de la Bulgarie.
Un habitat naturel menacé par l’activité humaine
Une réintroduction qui a délivré des résultats satisfaisants puisque deux noyaux distincts se sont créés et les oiseaux ont commencé à se reproduire. Le vautour moine pourrait donc passer de “population éteinte” à “population en danger critique d’extinction” dans le pays d’ici quelques années.
C’est une belle victoire pour les ONG bulgares qui avaient déjà réussi à introduire le vautour fauve en Bulgarie en 2009, 50 ans après sa disparition de la région.
Crédit photo : iStock
À la différence du vautour fauve, qui se niche sur les falaises, le vautour moine construit son nid dans les arbres, notamment dans les collines et les moyennes montagnes au climat méditerranéen. Ce sont évidemment les activités humaines, comme l’exploitation forestière, qui avaient dégradé son habitat naturel.
Actuellement, le vautour moine compte 1500 couples en Espagne, 300 à 400 en Turquie, et 127 individus en France, dont 85 dans les parcs naturels des Grands Causses et des Cévennes, où il est évidemment une espèce protégée.