En Espagne, un couple aujourd’hui séparé a été jugé pour savoir qui garderait le chien. Le juge a décidé d’accorder la garde alternée de l’animal.
Quand on est en couple, il n’est pas rare que l’on décide d’adopter un animal ensemble, pour agrandir son foyer. Mais quand le couple se sépare, qui garde l'animal ?
Cette question s’est posée pour un couple vivant à Madrid, alors que les noms des deux ex-conjoints étaient inscrits sur le contrat d’adoption du chien. Afin de trouver un accord, les deux personnes se sont rendues devant un juge.
Une garde alternée pour le chien
Après avoir reçu le couple, le juge a décidé de lui accorder la garde alternée pour s’occuper du chien. Pour prendre sa décision, le juge a pris en compte le « lien affectif » que possède le chien envers chacun de ses maîtres.
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L’animal, un border collie nommé Panda, a vécu toute sa vie avec ces deux personnes, auxquelles il s’est attaché. Ainsi, le juge a mentionné les difficultés que pourrait éprouver le chien s’il ne voyait plus jamais l’un de ses deux maîtres.
« La preuve du dossier révèle une relation affective entre le plaignant et le chien, digne d’une tutelle légale. La possession de l’animal par le couple, alors qu’ils vivaient ensemble depuis plus d’un an, a généré un lien affectif entre le plaignant et l’animal », a affirmé le juge.
Désormais, le chien vivra un mois chez son maître, puis un mois chez sa maîtresse, et ainsi de suite. Les ex-conjoints devront également partager les frais vétérinaires ainsi que les dépenses liées aux besoins du chien. Le couple est désormais « co-responsable » et « co-gardien » de Panda.
Une décision rare en Espagne
En Espagne, ce n’est pas la première fois qu’une telle décision est prise par un juge. Il y a quelques années, la garde alternée d’un chien avait déjà été accordée à un couple qui souhaitait se séparer. Cette garde était découpée en deux périodes, et les ex-conjoints pouvaient garder leur chien six mois d’affilée.
Si ce cas est déjà arrivé, il est cependant rare que les juges prennent ce genre de décision en Espagne. Récemment, une loi a été adoptée dans le pays, afin que les animaux soient considérés comme des êtres sensibles.
« Il y a des juges qui sont plus sensibles aux animaux, comme c’est le cas avec cette peine, et d’autres qui continuent de les considérer comme des biens, a affirmé Lola Garcia, avocate. L’article 3 du Code civil dit que les lois doivent être appliquées en fonction de la réalité sociale, mais il y a beaucoup de juges qui ne l’appliquent pas. Qui pense aujourd’hui en Espagne qu’un chien n’est qu’une chose ? », a-t-elle ajouté.