Dans les Pyrénées françaises, un passionné d'oiseaux a suivi et filmé les premiers pas d’un gypaète barbu avant son premier envol. Des images rares et sublimes !
Il fallait être bien préparé pour assister à cette scène de la nature en direct. Pour François Pagnoux, c’était maintenant ou jamais ! Passionné de gypaètes barbus, le Catalan avait repéré un nid et l’a observé pendant plusieurs semaines.
Au sud de Font-Romeu, dans les Pyrénées, les gypaètes barbus se sont installés au creux d’une falaise en Cerdagne, sur la commune d’Err, dans le massif du Puigmal.
Quasiment en voie d’extinction en Europe, ce grand vautour rencontre des difficultés à se reproduire à l'état sauvage. Un couple n’a qu’un jeune viable tous les deux ans en moyenne. C’est donc avec fascination que François a souhaité suivre les premiers pas du dernier né.
En utilisant un téléobjectif avec une focale de 800 mm, situé à plus de 500 mètres du nid, il a observé la famille évoluer pendant près d’un mois. Au début du mois de juillet, l’oisillon est âgé de quatre mois et a déjà une apparence adulte avec son plumage gris.
Il documente la vie du jeune oiseau pendant trois semaines
Il lui reste quelques semaines avant de prendre son premier envol. Il doit donc s’entraîner à maîtriser et contrôler son envergure de 2,80 mètres à planer dans les airs : “Quand il est seul au nid, que le père et la mère sont partis notamment pour lui chercher à manger, le jeune bat des ailes pour se muscler. De toute façon, il n’a pas encore assez de plumes pour pouvoir le porter en vol. Sur sa falaise, cela est compliqué car son envergure le limite, alors il se met au bord du nid au risque de chuter. C’est très dangereux !”, témoigne le vidéaste auprès de France 3 Occitanie.
Avec ses images rares, François documente donc l’apprentissage du jeune rapace avant son premier vol. Ses parents le nourrissent de moins en moins afin qu’il perde du poids pour mieux voler et l’inciter à partir en chasse de ses propres ailes : “Il osera se lancer plus vite”.
Même s’il apprend à voler dans un premier temps, il continuera tout de même d’être nourri car le jeune gypaète barbu n’est toujours pas en mesure de trouver sa nourriture tout seul.
Des images fascinantes qui donnent l’opportunité à François de rappeler le rôle de ces oiseaux à l’état sauvage. En effet, l’animal est aussi appelé “le nettoyeur des alpages” car il se nourrit de cadavres d’animaux, jouant alors un rôle sanitaire essentiel en montagne.