Tout comme nous, de nombreux animaux aiment faire la sieste. Cependant, une espèce bat tous les records en faisant plus de 10 000 siestes par jour.
Faire la sieste est une activité que nous apprécions beaucoup car elle nous permet de recharger nos batteries et de nous reposer le temps d’un court moment. C’est également le cas chez les animaux, comme les chats et les chiens, mais aussi chez les manchots.
Le 29 novembre, une équipe de chercheurs a publié une étude dans la revue “Science” sur le sommeil des manchots à jugulaire, aussi appelés Pygoscelis antarcticus. Pour comprendre le rythme de sommeil de cette espèce de manchots, les scientifiques ont implanté des électrodes sur 14 animaux issus d’une colonie de l’île du Roi-George. Ainsi, ils ont pu mesurer l’activité électrique dans le cerveau et les muscles du cou des manchots, tout comme leurs mouvements et leur localisation.
10 000 micro-siestes par jour
Selon les résultats de l’étude, ces manchots feraient ainsi plus de 10 000 micro-siestes par jour, de seulement 4 secondes en moyenne. Un sommeil fragmenté qui leur permettrait de dormir plus de 11 heures par jour.
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Ces petites siestes permettent aux manchots de faire le plein d’énergie et de recharger leurs batteries pour rester alertes tout au long de la journée.
“En moyenne, les manchots dorment par tranches de 4 secondes, plus de 10 000 fois par jour. Ces micro-siestes surviennent de jour comme de nuit, quelle que soit l’activité des individus sur terre, y compris pendant l’incubation des œufs”, a précisé Paul-Antoine Libourel, ingénieur de recherche et écophysiologiste du sommeil au Centre de recherche en neurosciences de Lyon.
Une question de survie
Si les manchots suivent ce rythme, c’est avant tout pour une question de survie. En effet, cette espèce vit dans un environnement hostile et doit se protéger des nombreux prédateurs qui rodent autour de sa colonie et de ses œufs, notamment pendant la période de nidification. Pour cela, les manchots restent constamment en alerte et ont besoin d’être éveillés tout au long de la journée.
“Dans l’hypothèse où ces micro-sommeils remplissent, de manière cumulative, de telles fonctions, ils pourraient constituer une stratégie d’adaptation des manchots face aux pressions de l’environnement, notamment la prédation. Multiplier les micro-siestes au détriment d’un seul long sommeil pourrait donc clairement être une stratégie d’adaptation pour répondre à ce besoin de vigilance accrue, ce qui est le cas pour de nombreux oiseaux”, a expliqué Michel Gauthier-Clerc, biologiste et vétérinaire à l’Université de Genève.
En réalisant cette étude, les chercheurs ont donc démontré que les manchots peuvent vivre en adoptant un sommeil fractionné, à la différence de l’homme.
