L’histoire est à peine croyable tant elle est insolite et rare. Un parapentiste a sans doute vécu les minutes les plus longues de sa vie lorsqu’un aigle royal s’est agrippé à lui, en plein vol.
Samedi 6 avril, Thomas, un parapentiste expérimenté, a décollé à midi de l’aire du Pré, au-dessus de Tincave, près de Bozel, en Savoie. D’après nos confrères du Dauphiné Libéré, Thomas était en liaison radio avec l’un de ses collègues qui avait décollé du même endroit peu avant.
Mais à peine lancé dans les airs, Thomas est devenu la cible d’un aigle royal. D’après le témoignage qu’il a livré au Dauphiné Libéré, le parapentiste s’est fait attaquer par-derrière, au niveau du casque. Le pilote a tenté d’éloigner le rapace en le tapant. Mais l’animal est fort, et surtout, déterminé.
« Il n’a mis aucun coup de bec, mais ses serres sont passées au travers des gants, de ma doudoune et de mon pull. Même la présence de l’autre parapente ne l’a pas mis en fuite. À part les premières secondes, je n’ai pas essayé de me débattre, face à sa puissance et sa conviction », raconte Thomas.
L’aigle n’a pas voulu lâcher sa proie
Crédit photo : Daniel Jara/ iStock
Le scénario est d’autant plus effrayant que Thomas a raconté que l’aigle royal était resté agrippé à sa tête durant plusieurs secondes avant de saisir ses deux bras pendant 13 longues minutes !
Pour échapper à l’animal, Thomas a décidé de descendre en altitude et de tourner en rond. C’est finalement à une centaine de mètres au-dessus de la piste d'atterrissage de Bozel que l’aigle royal a lâché le parapentiste.
Si Thomas a dû avoir une belle frayeur, il est ressorti de cette expérience avec une cinquantaine de plaies. « Avec les blessures d’animaux, on ne peut pas trop suturer. J’ai eu droit à de la chirurgie exploratoire pour écarter tous risques de lésions sur les nerfs et les tendons, et aussi une éventuelle contamination. J’ai huit points de suture, liés à cette chirurgie, à la main droite, où il s’est accroché en premier et le plus fort. C’était vraiment profond », insiste-t-il.
Selon Adrien Lambert, coordinateur d’équipe à la Ligue pour la protection des oiseaux, interrogé par le Dauphiné Libéré, un tel comportement de la part de l’aigle royal n’est pas surprenant. C’est même tout ce qu’il y a de plus normal. « En période de reproduction, l’aigle défend son territoire contre tous les prédateurs volants ».