Tim Elmore, expert dans le développement de l’enfance et auteur de nombreux best-sellers de psychologie, a identifié les erreurs typiques que commettent les parents qui, sans le savoir, programment leurs enfants dès leur plus jeune âge à ne pas avoir confiance en eux.
Sans le vouloir, certains parents limitent leurs opportunités à réussir leur vie future et à être heureux… voici 7 erreurs courantes, et comment vous pouvez les éviter :
Nous vivons dans un monde plein de dangers au quotidien, c’est un fait. Le fameux dicton « la sécurité avant tout » incarne à la perfection notre peur profonde de perdre nos enfants, ou de les voir souffrir. C’est pour cela que nous les entourons de soins, que nous les protégeons — parfois à l’excès. Des travaux en psychologie ont démontré que les enfants qui n’ont pas eu l’opportunité de jouer dans la rue, qui ne sont jamais tombés, qui ne se sont jamais égratignés les genoux, ont de fortes chances de souffrir de phobies une fois l’âge adulte atteint.
Les enfants, comme les adultes, doivent tomber de nombreuses fois pour se relever plus forts en apprenant de leurs erreurs. Et ils doivent apprendre que c’est une chose non seulement normale, mais aussi que c’est quelque chose de positive à terme, même si ce n’est jamais agréable sur le moment ! De même, au moment crucial de l’adolescence, ils devront vivre des situations de conflit avec leur famille, leurs amis, leurs premiers amours avant d’acquérir une stabilité émotionnelle. C’est une chose à la fois inévitable et naturelle, mais aussi nécessaire à leur développement futur.
Tenter d’éliminer totalement le risque de la vie des enfants peut en faire des individus arrogants, insolents et avec une basse estime d’eux-mêmes une fois l’âge adulte atteint.
Lorsque votre enfant subit une difficulté, il est tout à fait naturel de vouloir l’aider. Ce genre de comportement est profondément ancré dans notre instinct en tant que parent. Cependant, lorsque nous courons sans cesse à leur secours et que nous leur disons sans cesse de « faire attention », nous leur ôtons la possibilité de chercher par eux-mêmes la solution pour se sortir des situations difficiles… Et surtout, nous altérons leurs facultés de jugement pour déterminer ce qu’est une situation potentiellement problématique et ce qui ne l’est pas.
Tôt ou tard, vos enfants s’habitueront à ce que quelqu’un vienne toujours les sauver : « si je commets une erreur, que je ne fais pas ce que j’aurais dû faire, les adultes viendront régler le problème à ma place et il n’y aura pas de conséquences. »
Mais malheureusement, dans le monde « réel » des adultes, les choses se passent d’une manière complètement différente…
Si cela se produit, vos enfants pourraient ne pas être prêts pour la vie adulte qui les attend.
Depuis les années 80, la façon d’éduquer et de récompenser les enfants a radicalement changé, notamment au sein des écoles. Afin d’améliorer leur estime d’eux-mêmes, on a instauré la règle de « chaque enfant mérite d’être récompensé et encouragé ». Ce système éducatif est positif car il permet à chaque enfant de se sentir spécial et valorisé, mais il a aussi ses limites… et ses abus.
En effet, on a tendance parfois à vouloir trop en faire, et à les placer sur un piédestal, parfois de manière totalement exagérée. En faisant cela, on risque de brouiller leur capacité à analyser leurs réussites ou leurs échecs de façon objective… Si on feint l’admiration et que l’on veut absolument lui faire croire qu’il est un véritable génie, il aura effectivement une plus grande estime de lui-même… mais dans un premier temps seulement. En grandissant, l’enfant ainsi éduqué se rendra inévitablement compte de la supercherie : les seules personnes qui pensent qu’il est fabuleux sont papa et maman, mais pas les autres. C’est là qu’il risque de subir une énorme remise en question de lui-même, il se sentira trahi et il se mettra à douter de la sincérité et de l’objectivité de ses parents.
Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas encourager les enfants, bien au contraire ! Simplement, au lieu de dire « c’est super, tu es génial », dites « tu t’améliores, continue comme ça ! »
Avec le temps, un enfant ainsi éduqué apprendra à mentir, à feindre et à exagérer, au lieu de se montrer sincère et constructif. De plus, une fois confronté à la réalité, il risque d'être déçu et de perdre toute confiance en lui — pire encore, il se complaira dans cette situation au lieu de chercher à se dépasser et à s’améliorer.
Vos enfants ne doivent pas forcément vous aimer à chaque minute. Vous devez avant tout vous montrer juste, et vous serez inévitablement en état de conflit de temps à autre. Dans sa vie future, votre enfant devra surmonter beaucoup d’autres situations d’adversité, et si vous êtes trop complaisant avec lui il aura du mal à comprendre qu’on puisse lui refuser quoi que ce soit. C’est pourquoi il ne faut pas avoir peur ou honte de dire « non » ou « pas maintenant », afin de lui apprendre à faire la différence entre ce qu’il désire, et de ce dont il a besoin.
En particulier lorsqu’il y a plusieurs enfants dans la famille, les parents ont bien souvent tendance à penser que ce n’est pas juste de favoriser l’un et pas les autres. Cependant, il est impossible de favoriser tout le monde, et en le faisant, on perd l’opportunité de leur enseigner que les récompenses sont le fruit du travail, des bonnes actions et des efforts.
Réfléchissez à deux fois avant d’offrir un cadeau à votre enfant lors de votre passage au centre commercial. Si votre relation avec vos enfants est uniquement basée sur le stimulus matériel, vous leur faites perdre de vue la motivation profonde et l’amour intérieur.
Il arrive toujours un moment où n’importe quel adolescent normal voudra « ouvrir ses ailes » : c’est-à-dire, avoir l’opportunité de se frotter au monde en dehors du cocon familial, de commettre ses propres erreurs, et l’adulte doit absolument lui permettre de faire cela. Cela ne veut pas dire néanmoins qu’il ne faut pas orienter nos enfants dans les situations et les choses qu’ils ne connaissent pas encore et qu’ils s’apprêtent à découvrir… Racontez-leur les erreurs que vous avez vous-même commises quand vous aviez son âge. Vous n’avez pas été parfait, vous n’êtes toujours pas parfait, et votre enfant non plus : cela l’aidera à relativiser ses propres erreurs et à en tirer les enseignements nécessaires.
N’oubliez pas que vous aurez beau les prévenir et leur parler de vos erreurs, ils risquent fort de les commettre à leur tour, malgré vos efforts… Et c’est normal, ils ont besoin de faire ces erreurs par eux-mêmes pour comprendre ! N’essayez pas de les protéger de leur propre adolescence, montrez-leur simplement que c’est une phase tout à fait normale et nécessaire. Guidez-les, en leur laissant une marge de manœuvre.
N’hésitez pas à leur dire comment vous vous êtes vous-même senti lorsque vous avez affronté des situations similaires aux leurs, la réaction que vous avez eue et ce que vous avez appris. Leur propre réaction sera sans doute différente de la vôtre, mais l’important est qu’ils sachent que ce qui leur arrive est une chose qui arrive à tout le monde.
L’ « intelligence » est souvent utilisée comme une sorte de moyen de mesurer la maturité d’un enfant. Votre enfant peut être brillant à l’école, ou très habile de ses mains, ou avoir un certain talent pour quelque chose, être très sociable et comprendre très vite certaines choses (il existe des centaines de types d’ « intelligences »). Vous pourriez être conduit à penser que votre enfant est préparé pour le monde réel, mais sachez que ce n’est pas forcément le cas !
Un bon exemple est le cas de certains jeunes sportifs professionnels, ou de jeunes stars montantes. Ces jeunes ont réussi et possèdent un certain talent, mais la maturité n’est pas toujours présente en eux et ils peuvent se retrouver au cœur de scandales publics.
Il n’existe pas d’ « âge magique » pour acquérir une certaine maturité. Il n’existe pas non plus de manuel préfabriqué qui puisse vous dire très précisément à quel moment vous pouvez donner une certaine liberté à votre enfant pour certaines choses. Mais il y a une règle très simple et efficace : observez les autres enfants du même âge que votre enfant. Si vous vous rendez compte qu’ils sont plus autonomes que lui, il se pourrait bien que vous soyez en train de freiner le développement de l’indépendance de votre enfant !
N’hésitez pas à mettre à l’épreuve la maturité de vos enfants. Donnez-lui quelques libertés, montrez-lui que vous avez confiance en lui et qu’il n’a pas intérêt à vous décevoir. Si c’est le cas, vous resserrerez le cadre de ses libertés. S'il se montre digne de votre confiance, vous pourrez lui laisser progressivement plus de marge.
Le fameux « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » est à bannir absolument ! Les enfants apprennent en reproduisant les comportements qu’ils voient, et les actions comptent finalement beaucoup plus à leurs yeux que les mots. C’est en mimant les actions des adultes qu’ils se construisent, et ce genre de processus est le même chez la plupart des espèces complexes du règne animal.
En tant que parent, vous devez mener une vie modèle, une vie comme celle que vous désirez que vos enfants aient. Le moindre de vos gestes est extrêmement important, et vous devez en avoir conscience. Vos enfants sont très observateurs, et même vos plus petites actions sont scrutées par ces êtres qui se construisent, en grande partie, en étudiant comment vous vous comportez.
Si vous n’agissez pas de manière conforme aux règles que vous fixez à vos enfants, ces derniers vont se dire deux choses : d’une part, qu’il n’y a rien de mal à faire cela, puisque vous le faites vous-même. D’autre part, que les choses que vous leur dites n’ont que peu d’importance et qu’il faut s’y fier uniquement pour vous faire plaisir/ pour ne pas être puni — pas parce qu’il s’agit de choses bonnes. Ils vont remettre en question votre autorité et la validité des valeurs que vous voulez leur enseigner, et il y a des chances qu’ils se construisent en allant chercher d’autres valeurs autre part… Ce qui peut avoir des conséquences terribles.