La France est un pays varié dans ses villes et ses régions, avec bien sûr tous les clichés en conséquence. Et comme souvent, il y a une part de vrai dans les clichés... À quel point ?
1. Rennes :
Le Rennais est, par définition, un breton de l’intérieur. Comparé à l’habitant de Brest, de Quimper ou de Saint-Malo qui passe probablement ses journées à scruter les flots campé sur son rocher à moules face à la houle et aux embruns, le Rennais fait un peu figure de terrien, de marin d’eau douce dont les bottes de caoutchouc jaune sont bien ancrées sur le plancher des vaches. Avec les plaines armoricaines pour unique horizon, avec la Vilaine pour unique océan, et ses inondations pour uniques marées, Rennes peut tout de même se targuer d’être à l’origine de la naissance du Minitel — cette grande fierté de la télécommunication française — ce qui est plutôt cool, il faut bien l’admettre.
Ailleurs en France, le mot « cassoulet » évoque une boîte de conserve assez dégueulasse, qui coûte 1€10 au supermarché et que l’on ouvre les jours de disette. À Toulouse, on utilise plutôt ce terme pour parler d’un plat traditionnel longuement mijoté par maman dans un coquelon en terre, gratiné sur le dessus, avec la saucisse du père Mathurin et des manchons de canards qui ont couru pour de vrai.
À Toulouse, on sait qu’un jour le rugby aura le statut qu’il mérite en tant que premier sport français, à la place du pousse-ballon, même si on continuera toujours à supporter le Téfécé. Alors, c’est sûr, Toulouse deviendra capitale de la France (mais pas ce soir, y’a PSG-Barça…)
On aurait presque honte de faire la liste des clichés idiots sur les habitants du Nord, tant le film « Bienvenue chez les ch’tis » s’en est déjà chargé à notre place. Il faut dire que grâce à ce film, les ch’tis sont passés d’une population globalement inconnue du reste de la population française, à de sympathiques alcooliques s’exprimant dans une sorte de patois absolument incompréhensible (cha che pô vrain, ti biloute !)
En fait, on aurait grand tort de résumer l’endroit à ces vieilles images éculés : Ne l’oublions pas, le Nord c’est aussi le chômage, le picon-bière, les patates, les patates frites, la pluie, les moules, la banquise sur la plage, les corons, le charbon et les mineurs de fond.
À Lille, on pleure trois fois : Quand on arrive, quand on repart, et quand on se rend compte qu’on s’est fait faucher son portable à la Grande Braderie…
Paris est tout simplement la plus belle ville de France, autant dire du monde. Heureusement, la beauté de cette ville n’a d’égale que la jovialité et le sourire à toute épreuve de ses habitants. D’humeur toujours guillerette, le Parisien est épris d’une joie de vivre communicative et surtout, d’une très grande modestie. Calme et serein, il est toujours le bienvenu dans les petites bourgades provinciales où il sait toujours se montrer résolument discret et humble.
Outre ses nombreuses et incontestables qualités humaines, le parisien est aussi passé maître dans l’art ancestral de surprendre agréablement les touristes étrangers (comprenez : chercher par tous les moyens de les traumatiser lorsqu’ils demandent leur chemin dans un français bancal, afin de les dégoûter à tout jamais de la France. )
Les bordelais sont souvent considérés par le reste du monde comme un peu bourgeois, froids et hautain. Pourtant c’est archi-faux, il suffit de demander aux habitants de Lacanau ou du Cap-Ferret où ils partent toujours en vacances : ils vous diront certainement que ce sont des gens tout à fait charmants ! Un bordelais qui se respecte boit du vin, et consacre sa vie à se battre contre l'Académie Française pour faire remplacer le terme "Pain au chocolat" par "Chocolatine" dans tous les dictionnaires.
Pour vexer un alsacien, il suffit d’insinuer que l’Alsace et l’Allemagne c’est un peu pareil. On comprend bien que la comparaison leur plaise moyennement quand on voit le nombre de fois qu’ils se sont fait envahir par nos amis d’outre-rhin au cours des derniers siècles…
Strasbourg, donc, est en fait la capitale de tout un tas de choses typiques et pas du tout allemandes comme la choucroute, les bretzels, les maisons en colombage et la bière.
Aussi, la saucisse de Strasbourg et la saucisse de Francfort n’ont absolument rien à voir, il faut arrêter.
Dans la capitale française de la pétanque et du crime, on a le sang chaud, les gestes amples et la langue plutôt bien pendue. Parlons-en de cette langue, aussi fleurie et parfumée que le thym et le romarin embaumant la garrigue, aussi chantante que le chant de mille cigales s’égosillant sur autant de bouquets de lavande, aussi excessive et exagérée que le goujon qui aurait bloqué jadis l’estuaire du Rhône…
Ville cosmopolite, mélange de toutes les cultures depuis – 600 avant JC, à Marseille « l’estranger » ce n’est pas celui qui vient d’en dessous de la mer Méditerranée : c’est plutôt le parisien à la peau plus écarlate qu’une rascasse dans une bouillabaisse qui vient squatter les plages en plein mois d’août.
Lyon est connue pour être la capitale gastronomique de France (autant dire, du monde !). Il convient aussi de savoir que la ville est aussi sponsorisée par EDF tous les 8 décembre parce qu’elle fait péter la facture d’électricité nationale en laissant tout allumé, réduisant à néant tous les efforts accomplis par reste du monde pendant l’earth-hour. Le Lyonnais, lui, est amateur de bonne chair et un peu bourgeois sur les bords. Dans la rue, il ne se promène pas : il « traboule ». Quand il n’est pas en train de suer sang et eau dans des ateliers pour tisser de la soie, il s’enquille au beaujolais et s’ennuie ferme à partir de 1 heure du matin.
Alors, plutôt d'accord avec ces clichés, ou pas du tout ?