Aux États-Unis, une femme innocente va sortir de prison après avoir passé 43 ans derrière les barreaux.
Un scénario digne d’un film de Martin Scorsese. Une Américaine va retrouver la liberté après avoir passé 43 ans en prison, pour un crime qu’elle n’avait pas commis.
Sandra Hemme, une Américaine de 63 ans, a été condamnée à perpétuité en 1980. À l’époque, la jeune femme avait été accusée du meurtre de Patricia Jeschke, une bibliothécaire alors âgée de 31 ans.
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Selon les informations d'Associated Press, la détenue va finalement être libérée à la suite d’une terrible erreur judiciaire.
En effet, un juge du Missouri a annulé sa peine après avoir reçu une requête de 147 pages déposée par les avocats de la sexagénaire pour prouver son innocence.
Sans réelle surprise, cette décision est un véritable soulagement pour les défenseurs de Sandra Hemme, qui font partie de l’association Innocence Project, dont la principale mission est de lutter contre les erreurs judiciaires.
Comme ils le précisent, leur cliente a été emprisonnée pour ce crime qu’elle « n’a avoué que sous la pression et la menace de la peine de mort».
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Pire encore, le verdict de l’époque ne reposait que sur les déclarations faite par la femme aux enquêteurs. À ce moment, Sandra Hemme effectuait un séjour dans un hôpital psychiatrique.
Aujourd’hui, les aveux de la prisonnière sont jugés «extrêmement contradictoires» et «factuellement impossibles» par ses avocats.
Le vrai coupable était un policier
Lors de son premier interrogatoire, Sandra Hemme était sous sédatif. Mais ce n’est pas tout. Elle était également enchaînée avec des poignets en cuir.
Toujours selon ses avocats, elle «ne pouvait pas tenir la tête droite» ou «articuler quoi que soit au-delà de réponses monosyllabiques».
Pour le juge, les policiers en charge de l’enquête ont utilisé son «état mental malléable» pour l’incriminer.
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Aussi incroyable que cela puisse paraître, le vrai coupable serait un policier, un certain Michael Holman. Au moment des faits, cet agent - aujourd’hui décédé - figurait parmi les suspects.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que de nombreuses preuves prouvaient sa culpabilité : une paire de boucles d’oreilles appartenant à la victime a été retrouvée chez lui et son camion a été aperçu près du lieu de la découverte du corps de la bibliothécaire.
Malgré toutes ces preuves, Michael Holman s’en est sorti après avoir donné un alibi. Selon le juge, la police n’a pas enquêté sérieusement sur lui «en tant que suspect».
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Une chose est sûre : cette enquête bâclée a gâché la vie d’une femme souffrant de troubles mentaux.
«Nous sommes reconnaissants au tribunal d'avoir reconnu la grave injustice commise à l'égard de Mme Hemme pendant quatre décennies», ont réagi les avocats de Sandra Hemme auprès d'ABC News.