456 actrices suédoises dénoncent les agressions sexuelles dont elles ont été victimes

Ce jeudi 9 novembre, 456 actrices suédoises ont signé un long texte dans le quotidien Svenska Daglabet, dans lequel elles témoignent des agressions sexuelles dont elles ont été victimes.

La parole des victimes d’agressions sexuelles se libère de plus en plus depuis l’affaire Weinstein. Le cinéma hollywoodien n’est pas le seul à révéler les coulisses sombres de son système puisqu’en Suède, ce sont 456 actrices qui ont pris le plume pour dénoncer ce fléau qui sévit sur les planches des théâtres et les plateaux de cinéma.

En moins de 24 heures, elles ont recueilli environ 1100 témoignages et ont choisi de compiler une vingtaine de récits qu’elles ont préféré garder anonymes. Aucun nom d’agresseur n’a été donné parce qu’ils se reconnaîtront : « Nous savons qui vous êtes » mettent-elles en garde.

Moa Gammel, star de la série Jordskott, fait partie des 456 signataires / SVT1

Les agresseurs ciblés sont majoritairement des acteurs, avec lesquels elles partageaient l’affiche, des réalisateurs et de metteurs en scène qui les dirigeaient : « Les agressions sexuelles sont liées à la structure du pouvoir qui entoure notre branche, toujours assimilée à un culte du génie défini par les hommes, qui depuis l’époque d’Ingmar Bergman a laissé les génies mâles s’en tirer avec n’importe quel comportement aussi longtemps que ce qu’ils créent à une haute valeur artistique. »

L’accumulation des témoignages ont de quoi donner la nausée :

« Alors que nous répétions, il m’a demandé en chuchotant s’il pouvait sucer le lait de mes seins gorgés (il savait que j’allaitais alors) en pressent son sexe en érection contre moi »

« Il s’est assis sur moi et a commencé à me masser. Puis, il a sorti son truc et s’est mis à se masturber. Il a soulevé mon tee-shirt et a arrosé mon dos. »

« Lors d’une fête, il m’a suivie dans une chambre d’hôtel, poussée violemment par terre, s’est jeté sur moi et m’a tenue fort en rigolant avec un regard noir »

À travers ce texte, les 456 actrices signataires promettent de ne plus être silencieuses et exigent de leurs employeurs (compagnies de production, théâtres, maison d’édition et chaînes de télévision) d’arrêter de protéger, d’embaucher des délinquants et de gagner de l’argent grâce à eux.

Quelques heures après la publication du texte, la ministre suédoise de la culture, Alice Bah Kuhnke, a exprimé son dégoût et sa colère. Elle a convoqué les patrons de toutes les grandes institutions culturelles de Stockholm et a exigé d’eux d’agir immédiatement pour mettre un terme à ce fléau.

Source : Svenska Daglabet
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