Dans les Pays de la Loire, un chef d’entreprise a décidé de relever un défi courageux à 43 ans : celui d’apprendre à lire et à écrire.
En France, on estime que 2,5 millions de personnes souffraient d'illettrisme en 2021. Un handicap au quotidien qui n’est cependant pas irréversible, comme le prouve Mario, chef d’une entreprise familiale d'élagage à Château-Gontier-sur-Mayenne, dans les Pays de la Loire.
À 43 ans, Mario a décidé d’apprendre à lire et à écrire. Enfant, il n’allait pas beaucoup à l’école et n’a pas pu acquérir ces connaissances.
« Mes parents ne me mettaient pas beaucoup à l’école, je n’ai jamais connu mon père biologique et je devais m’occuper de mes frères et sœurs. Ce n’était pas mon rôle. J’allais à l’école une fois de temps en temps. J’ai eu une enfance un peu difficile et je n’ai jamais travaillé de ma vie pour un patron. À l'usine, on me disait non car je ne savais pas lire », a-t-il expliqué.
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Cet obstacle n’a pas empêché ce père de cinq enfants de monter sa propre entreprise en 2004. Au départ, Mario se faisait beaucoup aider par ses proches pour remplir les papiers administratifs et son fils s’occupait des factures. Bien qu’il reçoive de l’aide, son illettrisme est un vrai handicap au quotidien.
« Aujourd’hui, tout s’envoie par mail, par SMS. C’est dur de ne pas savoir lire ni écrire. J’en rigole mais des fois, c’est dur de le dire. Alors, je dis que j’ai oublié mes lunettes », avoue-t-il.
Il apprend à lire à 43 ans
Pour remédier à son problème, Mario a pris son courage à deux mains et a décidé d’apprendre à lire. Chaque soir après le travail, il reçoit l’aide d’un bénévole du nom de Stéphane Vrignon, qu’il a rencontré lors d’un salon organisé sur le thème du « bien-vieillir ».
« Une amitié s’est nouée, confie Stéphane Vrignon. J’ai été touché quand j’ai appris qu’il ne savait pas lire. Si je peux aider, je le fais. On attaque la lecture par les voyelles et les consonnes avec des jeux, des trous manquants, des associations avec des dessins… »
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Après avoir assimilé les lettres, Mario s’attaque désormais aux syllabes qui sont plus difficiles à mémoriser.
« C’est difficile, j’ai beaucoup de maux de tête, avoue Mario. Mais quand je m’engage dans quelque chose, je vais au bout. C’est pareil avec mes clients, je ne pars pas tant qu’ils ne sont pas contents. Aujourd’hui, j’ai la chance d’avoir quelqu’un qui m’apprend à lire et à écrire, un petit peu tous les soirs après le travail. C’est pour ça que je ne lâcherais pas, c’est hyper important. Tout ce que je veux, c’est apprendre. »
Pour accélérer son apprentissage, Mario recherche actuellement un deuxième professeur qui accepterait de l’aider, comme un enseignant à la retraite. A terme, il aimerait simplement pouvoir se poser dans son canapé et s’adonner au plaisir de la lecture.