Deux semaines après avoir réalisé une œuvre originale alertant sur les sans-abri en période de Noël, l’artiste Banksy a remis le couvert.
La crèche de Banksy à Bethléem. Crédit : AFP
Extrêmement discret, sa réputation n’est pourtant plus à faire. Le mystère autour de son identité fait presque autant parler que ses œuvres engagées depuis le début des années 2000.
Politiques ou sociétales, les œuvres de Banksy dénoncent toujours quelque chose de notre temps. Alors que les fêtes de Noël approchaient et que nous avions tous la tête à faire une quantité improbable d’achats pour l’occasion, Banksy réalisait une fresque murale alertant sur la situation des sans-abri au Royaume-Uni. Une façon de dénoncer la précarité des uns face à la consommation des autres.
L’ironie et le sarcasme ont souvent fait partie des œuvres de l’artiste britannique. Politiques pour certains, provocatrices pour d’autres, les œuvres de Banksy ne laissent pas indifférents. Celle-ci ne devrait d’ailleurs pas déroger à la règle.
Une crèche emmurée à Bethléem
À moins de 24 heures du réveillon, Banksy a dévoilé sa crèche de Noël. Exposée dans son hôtel « Walled off » (« Coupé par le mur ») en Cisjordanie, l’œuvre s’intitule « La cicatrice de Bethléem ». Une référence directe au « mur de la honte » pour les opposants, qu’Israël a érigé en 2002 et qui dessine une frontière entre le peuple hébreu et palestinien, face auquel, l’hôtel de Banksy se trouve. Sauf que cette « barrière de sécurité », comme la nomme Israël, traverse la Cisjordanie sur 85% de son tracé.
D’abord anodine avec la présence de Marie, Joseph et Jésus, entourés d’une vache et d’un âne, l’œuvre prend un tout autre sens à la vue des petits pans de mur. Ces derniers sont ornés de graffitis sur lesquels on peut y lire les mots « Love », « Paix » et « Libre ».
Mais ce qui frappe le plus reste ce trou béant, semblable à un trou d’obus et qui surmonte la crèche, telle une croix chrétienne. Le message est criant.
« Le mur symbolise la honte pour tous ceux qui soutiennent ce qu’il se passe sur notre terre, tous ceux qui soutiennent l’occupation illégale [d’Israël depuis 1967] » déclare Wissam Salsaa, directeur de l’hôtel dans lequel est disposée la crèche. « C’est une façon formidable et différente de parler de Bethléem, pour pousser les gens à réfléchir davantage à la manière dont nous vivons ici », se réjouit M.Salsaa.
L’art, un mode d’expression et de protestation pour Banksy qui réitère une nouvelle fois ses envies de Paix. Pas sûr que cela apaise les tensions entre les différents peuples.
«The worst view in the world» Banksy says of the view from his new hotel in Bethlehem pic.twitter.com/FQFQFWvCBJ
— Emma Graham-Harrison (@_EmmaGH) 3 mars 2017
« La pire vue du monde » selon Banksy est celle de son nouvel hôtel à Bethléem.