Depuis février et l’arrivée officielle du Covid-19 en France, la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement est sous le feu des critiques. Après les différentes positions concernant le port du masque, c’est récemment la fermeture des commerces dits non-essentiel puis celle des lieux culturels qui fait grandement débat.
Crédit : Sameer Al-Doumy / AFP
En effet, le traitement réservé à la culture est régulièrement dénoncé par les acteurs du milieu qui ne comprennent pas pourquoi certains ont le droit d’ouvrir leurs portes et d’accueillir parfois des centaines de clients dans un espace fermé alors qu’eux ont l’obligation de rester fermé. Et il faut on peut les comprendre. Il y a quelques semaines, c’était au tour des lieux de cultes de rouvrir, mais aucun signe favorable concernant les salles de spectacle, les théâtres, les cinémas et les musées. Et cela jusqu’au 7 janvier au moins. Du coup, pour montrer l’absurdité incompréhensible de la situation, le cinéma caennais Lux a décidé d’organiser une projection dans une église, de quoi rester dans la légalité tout en continuant à faire vivre son activité.
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Une projection symbolique
La projection s’est déroulée dans l’église du Vieux-Saint-Sauveur, située dans le centre historique de Caen. Pour l’occasion, seuls des journalistes et des professionnels du spectacle et du cinéma étaient invités à venir voir le film Michel-Ange d'Andrey Konchalovsky. Vous l’aurez compris, l’objectif n’était donc pas de faire salle comble mais bien de tirer la sonnette d’alarme quant à la crise grave que traverse la culture, qui subit sans doute plus que tout autre secteur (avec les restaurants, les bars et les discothèques) l’impact économique de la crise sanitaire. Espérons que cet événement à la symbolique puissante fasse évoluer les mesures en vigueur et que cela redonne une chance aux millions de personnes qui vivent grâce à une activité culturelle.
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Crédit : France 3 Normandie
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« En décidant de ne pas rouvrir les théâtres, cinémas et musées, et en donnant la priorité aux commerces et aux lieux de culte, le gouvernement offre la preuve de son dédain pour le secteur culturel qu'il tient artificiellement en vie à coups de perfusions financières et, en fragilisant les pratiques culturelles futures, maintient durablement dans un état végétatif. Les lieux de culte peuvent accueillir du public. Nous ne voulons pas opposer les lieux culturels et les lieux de culte mais nous voulons marquer notre incompréhension » a confié l’exploitant du cinéma Lux à l’origine de cette idée originale, Gautier Labrusse.
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