À Genève, une maison de retraite soigne ses résidents avec du cannabis

Cadrée par l’Office fédérale de la santé publique, la prescription de cannabis est autorisée à des fins médicales depuis 2011 en Suisse. L’établissement médico-légal des Tilleuls, situé à Genève, teste ses bienfaits sur douze résidents.

Depuis fin 2017 et dans le cadre d’une étude menée conjointement avec les hôpitaux universitaires genevois (HUG), la maison de retraite des Tilleuls prescrit, à douze de ses résidents, du CBD, du cannabis thérapeutique avec moins de 1 % de THC (tétrahydrocannabinol).

Une maison de retraite de Genève donne du cannabis à ses résidents. Crédits photo : Shutterstock / Jan Mika

La santé de ces douze résidents se serait améliorée. En situation d’impasse thérapeutique, rien ne fonctionnait auparavant pour soulager leurs douleurs, ni même les médicaments pharmaceutiques aux effets secondaires puissants. Il aura suffi de quelques gouttes d’huile de CBD pour obtenir les effets escomptés et alléger les tensions, à en croire James Wampfler, directeur de la maison de retraite, les équipes soignantes et les proches des patients.

Lors de la phase de test effectuée entre décembre 2017 et mai 2018, une diminution des douleurs musculaires et une baisse de l'anxiété ont été perçues chez les patients suivant le traitement au CBD. « Le cannabis thérapeutique s’est révélé plus efficace et avec moins d’effets secondaires que les traditionnels myorelaxants », se réjouit James Wampfler dans Le Matin Dimanche.

Certains patients ont arrêté de tousser, d’autres peuvent désormais lever leur bras. Liliane vit aux Tilleuls depuis cinq ans. Son mari, Roland Zosso, 78 ans, apprécie les effets du cannabis sur son épouse : « je la sens plus apaisée. Avant, elle était triste quand je partais et j’avais même l’impression qu’elle pleurait », peut-on lire dans Le Matin Dimanche. 

Anne-Laure Repond, secrétaire générale de la Fédération genevoise des EMS, a souligné l’importance « d’adapter l’accompagnement et les traitements aux besoins spécifique de chaque résident ». Elle a, par ailleurs, précisé que diminuer la surmédication faisait partie des nouveaux défis.

Encore en phase de test, il n’est pas question pour le moment de généraliser ce type de traitement. « On me dit que certains résultats sont spectaculaires. Attendons toutefois les conclusions définitives du projet de recherche officiel en cours […] avant d’envisager tout développement de cette pratique », a tenu à préciser Mauro Poggia, patron de la Santé et des EMS genevois. Rappelons néanmoins que certaines études médicales montrent que le cannabis médical possède des vertus apaisantes sur les douleurs, le stress, les nausées ou encore les spasmes musculaires.

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