Des salariés d'Amazon soutiennent les « gilets jaunes » et reçoivent une lettre de licenciement

Trois employés d’Amazon à Montélimar (Drôme) et Lauwin-Planque près de Douai (Nord) ont été licenciés pour « faute grave » par le géant du commerce en ligne. Les salariés ont exprimé sur les réseaux sociaux leur soutien aux « gilets jaunes ».

Amazon a envoyé « une dizaine de notifications » de licenciements à des salariés de plusieurs sites français, a révélé hier Le Parisien. Il a fallu de quelques messages de soutien sur leur compte Facebook pour que les trois salariés d’une vingtaine d’années reçoivent une lettre de licenciement.

Des salariés d’Amazon soutiennent les « gilets jaunes » et reçoivent une lettre de licenciement. Crédits photo : Shutterstock / Jonathan Weiss

L’un a tenu une phrase d’encouragement : « Franchement, vous gérez, les gens, ne lâchez rien ! ». L’autre a donné rendez-vous à l’aube à ses collègues devant son lieu de travail pour bloquer un entrepôt voisin. Le troisième a exprimé : « il faut du renfort et des palettes, les amis ».

Des propos reprochés par Amazon « d’une singulière gravité […] en opposition totale aux valeurs de l’entreprise ». Pour ajouter, que les salariés ont manqué à leur « obligation de loyauté ».

Un porte-parole d’Amazon a rappelé au Parisien que « ces personnes ont été licenciées car elles n’ont pas respecté leurs obligations contractuelles ». Le syndicat CGT a, quant à lui, demandé la réintégration des trois salariés et estime que leur licenciement a pour objectif « d’en faire des cas exemplaires et dissuader les autres d’agir ».

A ce jour, il paraît peu probable, au regard du droit, que les trois salariés obtiennent gain de cause devant la justice. « Ce sont des prises de position publique. À partir du moment où le message est posté sur le réseau social et peut être consulté par tous, il n’y a pas de violation du secret des correspondances de la part de l’employeur », selon Maître Avi Bitton, avocat spécialisé en droit du travail. Il assure néanmoins que les salariés peuvent se défendre en plaidant la bonne foi et en expliquant qu’ils ne pensaient pas que l’action envisagée serait un blocage.

Fin janvier, France Bleu avait déjà évoqué le cas d'un salarié d'Amazon à Montélimar (Drôme), licencié pour avoir écrit sur Facebook : « Bravo à tous pour le blocage d'Amazon. Qu'est-ce que j'étais content d'être bloqué en sortant du boulot ! Franchement vous gérez, les gens, ne lâchez rien, un seul mot d'ordre, vendredi va être un Black Out Friday. Je me joins à vous quand je ne travaille pas. Bloquez tout. »

Source : Le Parisien
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