Le footballeur français Antoine Griezmann s'est une nouvelle fois distingué par un geste fort. Précisions.
L’époque où les sportifs de haut niveau, trop soucieux de leur image, n’osaient jamais se prononcer sur des sujets sensibles, serait-elle révolue ?
La question se pose, tant les récentes prises de position de certains footballeurs, notamment sur les violences policières ou le racisme, ont surpris les observateurs.
Et sur ce terrain, force est de constater qu’un joueur se démarque réellement par ses messages engagés : l’international français Antoine Griezmann !
Alors qu’il avait récemment fait part de sa colère suite à l’affaire Michel Zecler, en déclarant avoir « mal à (sa) France », l’attaquant du FC Barcelone vient une nouvelle fois de prouver que les footeux savent aussi se servir de leur tête et prendre des décisions lourdes de sens.
Antoine Griezmann soutient les Ouïghours
Le natif de Macon vient en effet de rompre son partenariat avec la marque chinoise Huawei, en soutien à la minorité musulmane ouïghoure, persécutée par Pékin.
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« Suite aux forts soupçons selon lesquels l’entreprise Huawei aurait contribué au développement d’une ‘alerte Ouïghour’ grâce à un logiciel de reconnaissance faciale, j’annonce que je mets un terme immédiat à mon partenariat me liant à cette société », a ainsi écrit le champion du monde 2018 sur son compte Instagram, ce jeudi 10 décembre.
« J’en profite pour inviter Huawei à ne pas se contenter de nier ces accusations mais à engager au plus vite des actions concrètes pour condamner cette répression de masse », a ajouté celui qui était ambassadeur de la marque chinoise depuis 2017.
Et l’intéressé d’appeler l’entreprise à « user de son influence pour contribuer au respect des droits de l’homme et de la femme au sein de la société ».
Cette prise de position forte et suffisamment rare pour être soulignée intervient quelques jours après des révélations compromettantes au sujet de certaines entreprises chinoises, accusées de participer à la répression contre les Ouïghours.
Le 8 décembre, plusieurs médias américains ont ainsi révélé que la société Huawei avait mis en place un logiciel de détection, destiné à recenser ces citoyens chinois de confession musulmane.
Un rapport interne à l’entreprise indiquait en effet que ce logiciel de reconnaissance faciale était en phase de tests pour fournir « des alertes à la présence d’Ouïghours » et permettait de reconnaître « l’âge, le sexe, l’appartenance ethnique ».
De son côté, l’ONG Human Rights Watch (HRW), basée aux États-Unis, affirme que des musulmans ont été arrêtés dans la région du Xinjiang, au nord est de la Chine, après avoir été « signalés » par ce logiciel.
China is mis-using big data for policing in Xinjiang, targeting Turkic Muslims;
— Human Rights Watch (@hrw) December 9, 2020
UN should continue to monitor Burundi;
New Tunisia law will increase violence against LGBT people;
Uganda’s cycle of electoral violence;
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