Ce lundi 10 décembre, le pacte mondial sur les migrations de l’ONU a été formellement approuvé à Marrakech. Ce texte doit être encore soumis au vote et à la ratification lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies.
Une proclamation orale et un coup de marteau auront suffi pour l’approbation de la nécessité de ce pacte entre quelques 150 pays lors d’une conférence internationale à Marrakech. Secrétaire générale de l’ONU, Antonio Guterres, s’est félicité de ce pacte : « Ce moment est le produit inspiré d’efforts (…) Nous ne devons pas succomber à la peur ou aux faux narratifs », évoquant notamment « les nombreux mensonges » qui ont entouré le contenu de ce pacte, très critiqué par les nationalistes et les anti-migrants de tout bords.
« Il est étonnant qu’il y ait eu autant de désinformation à propos de ce que le Pacte est et de ce qu’il dit (…), il ne crée aucun droit de migrer, il ne place aucune obligation sur les Etats » précise même Louise Arbour, représentante spéciale de l’ONU pour les migrations.
En théorie, ce pacte servira à renforcer la coopération internationale pour « une migration sûre, ordonnée et régulière ». Non contraignant, il recense certains principes (défense des droits de l’Homme, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale), ainsi qu’une liste de propositions pour aider les pays à faire face aux migrations. Notamment, il interdit les détentions arbitraires et n’autorise les arrestations qu’en dernier recours.
Si cette conférence était seulement formelle, elle néanmoins a réuni 159 nations des 193 pays membres de l’ONU. Au contraire, face aux tensions entourant ce pacte, neuf pays se sont retirés à l’instar des Etats-Unis, de l’Australie, de l’Autriche, du Chili ou encore la Pologne. Également, sept autre pays ont appelé à plus de consultations internes avant de se prononcer comme l’Italie, la Belgique, la Suisse ou Israël.
Parmi les pays signataires, on retrouve la France, l’Allemagne ou encore le Canada dont le Premier ministre Justin Trudeau a exprimé un véritable optimisme pour ce pacte : « Accueillir les gens venus du monde entier grâce à un système d’immigration rigoureux est ce qui fait du Canada un pays fort, et c’est quelque chose dont le monde à toujours davantage besoin ».
Du côté des défenseurs des droits de l’Homme, on estime que ce pacte est encore suffisant notamment sur l’accès des migrants à l’aide humanitaire ou sur les droits des travailleurs migrants. Aujourd’hui, on estime à 258 millions le nombre de personnes en mobilité, soit 3,4% de la population mondiale. En cette journée mondiale des Droits de l'Homme, la nouvelle reste évidemment symbolique.