Dans le sillage de Greta Thunberg, qui s’est par ailleurs fendue d’un discours aussi poignant qu’offensif à la tribune de l’ONU, de jeunes militants pour le climat ont décidé d’attaquer quatre pays, dont la France, pour leur inaction climatique.
Dimanche, dans l’avion qui le conduisait à New York où il participe actuellement au Sommet sur le climat, le président de la République adressait une petite pique à la jeunesse engagée pour la sauvegarde de l'environnement, affirmant que « défiler tous les vendredis pour dire que la planète brûle, c’est sympathique, mais ce n’est pas le problème ».
En prononçant cette phrase un brin provocatrice, avec la verve qu’on lui connaît, Emmanuel Macron ne croyait pas si bien dire et n’avait sûrement pas prévu que les principaux intéressés le prendraient au mot, en s’engageant davantage.
« Nos avenirs sont en train d’être détruits »
Seize jeunes militants, dont la figure de proue suédoise de l’écologie Greta Thunberg, ont en effet annoncé lundi avoir déposé une plainte contre la France et quatre autres pays pollueurs, accusés de ne pas lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Une inaction que les plaignants, originaires de 12 pays et âgés de 8 à 17 ans, considèrent comme une atteinte à la convention de l’ONU sur les droits de l’enfant.
Dans ce traité international, signé le 20 novembre 1989 par la quasi-totalité des pays, les signataires s’engageaient à protéger la santé et les droits des enfants. Des engagements qu’ils n’ont pas tenus, a déploré Greta Thunberg, laquelle n'a de cesse d'accuser les grands de ce monde d'avoir trahi les enfants. « Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais », a-t-elle ainsi lancé aux dirigeants les plus puissants, dans un discours qui fera date.
« Chacun de nous a vu ses droits violés et reniés. Nos avenirs sont en train d’être détruits », a pour sa part déclaré Alexandria Villaseñor, souvent considérée comme la Greta Thunberg américaine.
Dans les faits, cette plainte – qui n’est pas sans rappeler l’action intentée par 4 ONG françaises en mars dernier – vise, outre la France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie.
Celle-ci est recevable en vertu d’un nouveau « protocole optionnel » de la convention précédemment évoquée, qui depuis 2014 autorise les enfants à porter plainte devant le comité des droits de l’enfant de l’ONU, lorsqu'ils jugent leurs droits bafoués.
Les plaignants, soutenus par l’Unicef, sont représentés par le cabinet international d’avocats Hausfield, qui précise que le comité des droits de l’enfant va enquêter sur les violations présumées des États ciblés, lesquels se verront remettre un certain nombre de recommandations pour rectifier le tir. La procédure n’étant toutefois pas contraignante.
Pourquoi ces pays ? Tout simplement parce qu’ils font partie des plus gros pollueurs de la planète mais qu’à l’inverse des États-Unis, de la Chine ou encore de l’Inde, ils ont ratifié le fameux protocole optionnel. Ce qui les place dans une posture quelque peu hypocrite aux yeux des plaignants.