Un patron généreux a légué un joli pactole à ses employés, avant de décéder. C'est la belle histoire du jour. Précisions.
C'est un joli cadeau de Noël auquel ils ne s'attendaient pas !
Peu avant les fêtes, les salariés d'une menuiserie de l'Indre ont eu l'immense surprise de toucher une belle somme d'argent, offerte par leur défunt patron qui leur a fait don de la moitié de sa fortune.
Une générosité qui en a surpris plus d'un, tant l'homme pouvait se montrer sévère et inflexible avec ses employés.
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Ce patron lègue la moitié de sa fortune à ses employés
Décédé en 2021 à l'âge de 92 ans, Pierre Camard était un chef d'entreprise respecté et un visage bien connu des habitants de Velles, une commune située à une quinzaine de kilomètres de Châteauroux, dans le Berry.
Parti de rien, cet artisan autodidacte s'était lancé dans la menuiserie au début des années 50 avec seulement 350 anciens francs en poche, avant de prospérer à force de travail et d'abnégation.
« Il a d’abord posé des parquets, puis des volets mais c’est avec les escaliers qu’il a vendus un peu partout, notamment en Belgique et en Allemagne, qu’il a bien travaillé », raconte ainsi le journaliste Antoine Compain (qui a très bien connu Pierre Camard), dans les colonnes de La Nouvelle République.
Patron à la tête d'un solide patrimoine, il prend sa retraite en 1991 avec le sentiment du devoir accompli. Il vend alors son entreprise pour un montant si confortable qu'il ira jusqu'à payer l'ISF (Impôt sur la fortune). Lorsqu'il décède en 2021, personne ne s'attend à ce qu'il lègue une partie de sa fortune à ses employés, même s'il avait déjà eu l'occasion de prouver sa générosité quelques années auparavant en offrant par exemple 320 000 euros à la commune de Velles, afin de construire une salle dédiée aux séniors. Il avait également fait une donation de 170 000 euros à la Ligue départementale contre le cancer, en 2009.
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Ainsi lors de la rédaction de son testament, Pierre Camard, qui était veuf et sans enfant, émet le souhait de faire un don conséquent à ses employés.
« Il avait prévu 1 000 000 d'euros pour dix-sept de ses anciens salariés, au prorata du temps qu’ils avaient travaillé pour lui », précise Cécile Poyac, sa filleule et exécutrice testamentaire. À l'époque, il écrit même au ministre de l'Économie d'alors, Pierre Moscovici, en lui demandant une exonération des frais de succession afin que ses employés touchent la totalité de la somme. En vain.
« Ses anciens salariés n’ont finalement eu que 400 000 € à partager », explique Cécile Poyac, qui a œuvré pour que le versement soit effectué avant Noël 2023.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce don en a étonné certains, à commencer par les principaux intéressés, qui ne s'attendaient pas à une telle générosité de la part de leur patron.
« Ça m’a surpris. Mais j’estime que c’est un juste retour des choses. Ça correspond peu ou prou à la prime de fin de carrière que je n’ai jamais touchée et aux heures supplémentaires que j’ai effectuées sans être payé », indique ainsi l'un de ses anciens salariés, qui a préféré garder l'anonymat.
« Dans les années 60 et 70, chez Camard, on faisait 60 heures du lundi au samedi. Il n’était jamais satisfait de son sort et souvent colérique. Mais bon, le temps a passé et il faut le laisser reposer en paix », ajoute l'employé.
Après tout, le coffre-fort ne suit jamais le corbillard.