Besançon : un boulanger en grève de la faim pour protester contre l'expulsion de son apprenti guinéen

À Besançon, un boulanger a entamé une grève de la faim ce dimanche 3 janvier pour soutenir son apprenti menacé d’expulsion.

Stéphane Ravacley est le propriétaire de « La Huche à Pain », une boulangerie située à Besançon. Dimanche dernier, le boulanger a décidé de ne plus se nourrir pour soutenir son apprenti menacé d’expulsion.

Un apprenti exemplaire

Laye, 18 ans, est originaire de Guinée. Depuis septembre 2019, le jeune homme se lève aux aurores pour aller travailler. En parallèle, ce jeune apprenti prépare son diplôme de CAP boulanger, qu’il doit passer en juin prochain.

Il y a deux ans et demi, le Guinéen est arrivé en France sous le statut de mineur étranger. En avril 2020, l’étudiant a célébré son dix-huitième anniversaire. À l'heure actuelle, il risque d’être expulsé.

Crédit Photo : Radio France - Christophe Mey

En effet, il n'est plus protégé par « la loi qui interdit l'expulsion de mineurs isolés sans papiers », comme le rapportent nos confrères de France bleu. Cette décision révolte Stéphane Ravacley:

« Il est arrivé de Guinée par la Libye, puis il est passé par l’Italie. Comme il était mineur, la France l’a accepté et lui a trouvé un patron d’apprentissage », a-t-il indiqué à France Inter.

Avant d’ajouter : « On ouvre les portes à un gamin et on lui dit 't'en fais pas on te protège, tu ne risques rien’. On lui alloue de l'argent, on le loge. Et 2 ans après on lui dit 'non, ce beau rêve dans lequel tu étais, il n'existe plus, tu rentres chez toi ! ».

Il a donc décidé de commencer une grève de la faim pour dénoncer cette injustice et soutenir son jeune apprenti : « Il se lève à 3h du matin pour venir travailler, il est là six jours sur sept, il travaille superbement, il parle français comme vous et moi et pourtant on me l'enlève ».

Un recours déposé

De son côté, la préfecture considère que les documents d’état civil fournis par Laye ne sont pas conformes. L’avocate du jeune homme, Me Amandine Dravigny, précise à France Inter que les documents transmis par les autorités guinéennes ne peuvent être qualifiés de faux. Un référé administratif a été demandé mais rejeté.

Crédit Photo : change.org

Le patron de « La Huche à Pain » a lancé une pétition en ligne pour alerter sur la situation de son apprenti. Elle a déjà récolté plus de 100 000 signatures.

« Je le fais pour lui mais aussi pour tous ces gamins qui arrivent, qu'on protège tant qu'ils sont mineurs et qu'on jette à 18 ans, il y en a pourtant qui ne rêvent que de travailler alors que dans de nombreux secteurs comme la boulangerie on ne trouve pas de candidats », a indiqué Stéphane Ravacley.

Source : France Inter
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