Un compte Instagram recense des petites phrases lourdes de sens à propos de la maternité. Des mots pesants qui témoignent de la pression quotidienne que subissent les femmes… Ces dernières le clament haut et fort, le temps des clichés est révolu.
« Lâchez-nous l’utérus » ! Dès la phase d’accroche, le ton est donné ! Les femmes en ont assez des remarques et elles veulent le faire savoir.
Bienvenue sur « Bordel de mères », le compte Instragram, créé par la journaliste Fiona Schmidt, qui dénonce les pressions que subissent les femmes autour de la maternité.
Le but ? Briser le tabou qui existe autour de la « charge mentale maternelle » en publiant des témoignages de femmes subissant des pressions à cause de la nécessité supposée d’enfanter.
De la simple remarque un peu « lourdingue » aux critiques parfois blessantes, il y en a pour tous les (mauvais) goûts.
Autant d’exemples qui rappellent à quel point certaines paroles peuvent être offensantes et délicates à entendre pour les femmes qui ne peuvent ou ne veulent pas avoir d’enfant, ou encore celles ayant eu recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG).
« On est conditionnées à devenir maman avant même de savoir parler »
Et ces pressions, cette charge mentale, qui concernent toutes les femmes commencent dès le plus jeune âge, comme n’a de cesse de le rappeler Fiona Schmidt.
« Toutes celles à qui l’on colle un poupon, une poussette et un berceau pour "jouer à la maman" et qui, dans la cour de l’école, jouent à "comment tu appelleras tes enfants plus tard ?", autrement dit, 99,9% des petites Françaises » explique ainsi l’autrice de « L’amour après #MeToo », dans un entretien accordé à Cheek Magazine.
« On est conditionnées à devenir maman avant même de savoir parler, avant même de vouloir être astronaute ou le plus souvent, princesse ou danseuse étoile », poursuit-elle.
« L’idée du compte est de mettre l’accent sur ce qui rassemble les femmes plutôt que sur ce qui les divise. J’ai remarqué que la question de la maternité est de plus en plus clivante alors qu’elle est paradoxalement censée aller de soi, preuve que la maternité n’est pas si "naturelle" qu’on nous le fait croire, et que "l’instinct maternel" n’est pas tatoué dans l’ADN de toutes les femmes … », ajoute-t-elle encore.
Les témoignages publiés - la plupart du temps des captures de messages - attestent de cette pression envahissante qui pèse sur les épaules des femmes.
Parmi ces derniers, on trouve notamment celui assez symptomatique d’une jeune femme expliquant que ses parents n’ont pas hésité à lui faire consulter un pédopsychiatre à l’âge de 8 ans, tout simplement parce qu’elle n’aimait pas… « jouer à la maman ».
D’autres femmes confient leurs angoisses liées aux remarques qu’elles subissent lorsqu’elles font le choix d’avorter.
C’est notamment le cas de cette anonyme qui explique que sa belle famille « ne comprend pas » qu’elle n’ait « aucun désir d’enfant », en dépit du fait qu’elle et son compagnon ont « un bon job tous les deux ». Comme si la maternité faisait partie d'un schéma déjà tout tracé...
« Tout le monde demande pour quand arrive le bébé. Mais pitié il faut que ça cesse, je ne sais même pas si j’en veux », raconte pour sa part une autre femme sujette aux incessantes questions sur une maternité, qu’elle ne désire pas.
Vous l’aurez compris, la charge maternelle exerce une réelle pression à la fois sociale et psychologique sur les femmes, qui n’est pas sans conséquences. C’est pourquoi Fiona Schmidt leur donne la parole à travers ce compte Instagram qui fait office de défouloir.
Le mot de la fin revient d'ailleurs à cette dernière qui résume assez bien la chose en déclarant : « Je n’ai pas d’enfant et je n’en veux pas, mais je ne suis pas épargnée pour autant par la charge maternelle - au contraire ».
À méditer !