Les bateaux de croisière responsables d'une pollution colossale aux abords des côtes européennes

Trois jours après l’important impact causé par un paquebot sur le quai vénitien des Zattere à Venise, l’ONG Transport & Environment a dévoilé un rapport montrant que les bateaux de croisières feraient partie des plus gros pollueurs de la planète. Les ports de Barcelone, de Palma de Majorque et de Venise seraient d’ailleurs les plus pollués d’Europe, Marseille étant à la 8e position.

En effet, l’étude montre que les navires de croisières contribueraient à la pollution de l’air en émettant plus d’oxyde de soufre que l’ensemble des véhicules automobiles européens. Les teneurs en soufre admises en mer seraient donc 1500 fois plus élevées que celles du diesel des voitures (1,5% contre 0,001%).

D’ailleurs, le leader mondial de la croisière de luxe, Carnival Corporation, aurait émis à lui tout seul en 2017 dix fois plus d’oxyde de soufre autour des côtes européennes que l’ensemble des 260 millions de voitures en Europe. Le numéro deux mondial, Royal Caribbean lui, en a rejeté quatre fois plus. Un rapport inquiétant.

Transport & Environment

Toujours selon le même rapport, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, la France et la Norvège sont les pays les plus exposés aux émissions de dioxyde de soufre. Pour cause, ce sont les principales destinations des croisières, l’Espagne étant le premier port, suivi par Palma de Majorque, Marseille et Venise.

Mais ce n’est pas tout, car selon cette même étude, la pollution s’étend aussi aux émanations d’oxydes d’azote, un autre gaz toxique, ainsi que des particules fines. Tout ce qui peut nuire à la qualité de l’air dans les villes, et qui prouve que les navires sont bien à l’origine de 10% de la pollution atmosphérique.

Pour réduire les émissions de polluants, le rapport demande alors que les ports bénéficient d’un dispositif de la zone d’émission contrôlée de soufre, obligeant les navires des zones de la mer Baltique et de la Manche/mer du Nord à utiliser un carburant ne dépassant pas les 0,1% de teneur en soufre. Elle demande également de favoriser la transition vers des ports à « zéro émission ».

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