La consultation citoyenne organisée par l'Assemblée nationale sur le changement d'heure vient de publier les résultats. Plus de 80 % des Français veulent y mettre fin, et une majorité opte en faveur de l’heure d’été.
Lancée par la commission des Affaires européennes, présidée par Sabine Thillaye (LREM), la consultation a reçu plus de deux millions de réponses entre le 4 février et le 3 mars à minuit, d’après la commission. Un chiffre record par rapport aux précédentes consultations, qui n’avaient reçu que quelques milliers de réponses.
83,71 % des Français qui y ont participé souhaitent mettre fin au changement d'heure. 59 % d'entre eux sont favorables pour maintenir l’heure d’été toute l’année, selon un communiqué de l'Assemblée nationale publié ce mercredi 6 mars. L’heure d’hiver n’a réuni que 36,97 % des votes.
Garder l'heure d'été en France aurait des conséquences l'hiver, notamment dans les régions de l'Ouest. En Bretagne, le soleil se lèverait, par exemple, à 10h du matin fin décembre. Certains spécialistes du sommeil recommandent pourtant de rester à l’heure d’hiver. En France, l’heure d’été correspond à deux heures d’avance sur l’heure solaire, ce qui « n’est pas une bonne idée », rapporte sur LCI Joëlle Adrien, spécialiste du sommeil à l'Hôtel Dieu à Paris.
Par ailleurs, la consultation n’a pas de valeur contraignante mais le résultat sera néanmoins transmis aux institutions européennes.
La Commission européenne a proposé en septembre 2018 une nouvelle directive qui mettrait fin aux changements d’heure en mars et en octobre et qui permettrait aux États membres de choisir leur fuseau horaire. Les ministres des transports européens, réunis le 3 décembre 2018, ont envisagé la date de 2021 pour que la modification soit effective. Les institutions européennes appellent les États à se mettre d'accord.
Entré en vigueur en France en 1976, le changement d’heure a été instauré afin de réaliser des économies d’énergie mais suscite de vives oppositions depuis des années. Il entraînerait des effets négatifs sur le sommeil et la santé et n’aurait pas d’impacts réels en termes d'économies d’énergie.