L’ancien rugbyman, Christophe Dominici, est décédé à l’âge de 48 ans a annoncé le club du Stade Français ce mardi. Une triste et brutale nouvelle.
C’est un choc terrible qui s’abat aujourd’hui sur la planète rugby et plus largement le monde du sport. Christophe Dominici, icône du XV de France (67 sélections), est décédé ce mardi selon son ancien club du Stade Français, qui a révélé la nouvelle.
Christophe Dominici, une disparition brutale
La cause de sa mort n’a pas été révélée mais son corps a été retrouvé inanimé dans le parc de Saint-Cloud, situé dans les Hauts-de-Seine, près de Paris.
Selon une source policière que citent nos confrères d'Europe 1, l’ancien joueur serait monté sur le toit d’un bâtiment désaffecté du parc en début d’après-midi, avant de sauter dans le vide. Un témoin oculaire, cité par le parquet de Nanterre, l'aurait ainsi aperçu faire une chute de 10 mètres.
International français de 1998 à 2007, Christophe Dominici aura marqué de son empreinte l’histoire de son sport et a fait rêver toute une génération de fans de rugby. En club, il a joué au RC La Valette, au RC Toulon mais surtout au Stade Français de 1997 à 2008.
Des débuts comme... footballeur
Né le 20 mai 1972 à Toulon (Var), Christophe Dominici développe très tôt des aptitudes pour la pratique sportive.
Marchant sur les traces de son père, footballeur amateur, il se tourne d’abord logiquement vers le football qu’il pratique à un très bon niveau au sein du club de son village à Solliès-Pont, jusqu’à l’âge de 16 ans.
Dans sa biographie « Bleu à l’âme » sortie en 2008, Christophe Dominici affirmait même avoir disputé un quart de finale de la prestigieuse Coupe Gambardella, l’équivalent de la coupe de France chez les jeunes.
Pour la petite histoire, il aurait été exclu pour avoir insulté l’arbitre au cours de cette rencontre disputée face à l’AS Monaco, où évoluait à l’époque un certain… Lilian Thuram.
Petit à petit, le football le lasse et suite à une bagarre lors d’un match musclé à Toulon, il jette l’éponge et opte pour le rugby, toujours dans la commune de Solliès-Pont.
Il est alors âgé de 17 ans et, compte tenu de son âge et de son arrivée tardive dans le monde de l’ovalie, rien ne le prédestine à une carrière au plus haut niveau.
Et pourtant, son talent va très vite exploser ! Demi d’ouverture, il décroche ainsi plusieurs titres avec l’équipe junior, remportant notamment le championnat du Var, et débute dans le même temps avec l’équipe première en championnat d’honneur, avant de connaître une montée en troisième division.
Devenu trop grand pour un si modeste club, il rejoint à 19 ans l’équipe de La Valette, qui évolue à l’échelon supérieur en deuxième division, où il s’impose au poste de trois quart centre.
Le transfert au Stade Français puis la consécration internationale
Deux ans plus tard, en 1993, il rejoint le club phare de la région, le RC Toulon (qui le replace à l’aile), mais peine à s’y imposer à une époque où le rugby n’a pas encore amorcé le virage du professionnalisme.
Après avoir essuyé un refus alors qu’il réclamait une hausse des salaires pour lui et ses coéquipiers, il fait le choix de monter à Paris pour y rejoindre le Stade Français, à l’été 1997.
Revenu dans l’élite après des années de galère dans les divisions inférieures, le club parisien ambitionne alors, sous la houlette de son truculent président Max Guazini, de devenir l’une des nouvelles places fortes du rugby français.
Choix payant pour Dominici qui décroche le titre de champion de France dès sa première saison en 1998. Titulaire en finale au Stade de France face à Perpignan, il marque l’un des 5 essais de la victoire parisienne (34-7).
Cette même année, il honore sa première sélection avec le XV de France et réalise le Grand chelem avec les Bleus lors du tournoi des 5 Nations (aujourd’hui 6 nations). Il se distingue durant la compétition en marquant notamment un essai lors du fameux « crunch » contre l’Angleterre, remporté 24-17.
Devenu titulaire indiscutable avec les tricolores la saison suivante, il participe à la Coupe du monde 1999, disputée dans quatre pays: l’Écosse, l’Angleterre, le Pays de Galles et la France.
Au terme d’une compétition de rêve, durant laquelle il marque un essai fantastique lors de la demi-finale historique remportée contre les « All Black » de la Nouvelle-Zélande (43-31), Christophe Dominici et les Bleus échouent néanmoins en finale face à l’Australie (12-35).
Il disputera deux autres coupes du monde en 2003 puis 2007 pour un total de 10 matches et 8 essais.
Avec son club du Stade Français, il décroche un nouveau titre de champion de France en 2000, inscrivant la bagatelle de trois essais en finale face à l’US Colomiers (28-23).
L’année suivante, c’est la désillusion avec une défaite cruelle 30 à 34 en finale de la Coupe d’Europe au Parc des princes, face au club anglais de Leicester.
Après deux nouveaux titres de champion de France en 2003 et 2004, il échoue pour la deuxième fois dans sa quête d‘une Coupe d’Europe lors de l’édition 2005 face à l’ennemi juré du Stade Toulousain (12-18), à l’occasion d’une finale 100 % française.
Entretemps, il remporte un second Grand Chelem avec les Bleus lors du Tournoi des 6 nations 2004. Il n’y marque cependant aucun essai.
Fin de carrière et mort prématurée
Il ajoutera à son palmarès, déjà bien fourni, deux nouveaux Tournois des 6 nations en 2006 puis 2007 avant de prendre sa retraite internationale.
Au total, il aura porté 65 fois le maillot frappé du coq, marquant 25 essais.
Après une dernière année au Stade Français où il ne joue que 5 matches, il raccroche les crampons à l’issue de la saison 2007/2008.
Immédiatement intégré au staff en tant qu’entraîneur adjoint d’Ewen McKenzie, il est démis de ses fonctions un an plus tard mais reste au club en devenant actionnaire minoritaire à hauteur de 1 %.
Multipliant ensuite les expériences en tant que consultant télé, notamment sur la chaîne l’Équipe 21, il avait pour projet cette année de racheter le club de rugby de Béziers, avec des repreneurs émiratis.
Cette tentative s’était soldée par un échec que l’intéressé avait du mal à digérer. Depuis, on l’avait aperçu quelques fois sur le plateaux télé jusqu’à l’annonce brutale de son décès.
Avec sa disparition, c’est tout un pan de l’histoire du rugby français qui s’en va !