Actuellement au stade 2 de l’épidémie de coronavirus, la France s’apprête à basculer dans le stade 3, soit son seuil d’alerte sanitaire maximale. Explications.
Le coronavirus (Covid-19) continue de progresser sur le territoire français au point que les autorités envisagent désormais d’enclencher ce que l’on appelle le « stade 3 de l’épidémie ». Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ?
Ce dernier stade épidémique, que l’on ne cesse d’évoquer depuis quelques jours, apparaît aujourd’hui comme inéluctable au regard de l’évolution de la situation. Néanmoins, beaucoup de citoyens ignorent ce qu’une telle décision implique.
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Cette dénomination signifie tout d’abord que l’épidémie est déclarée et que le virus circule déjà largement au sein de la population. Et qui dit nouveau stade dit forcément changement de stratégie !
Ainsi, alors que le stade 2 concentrait l’essentiel des efforts sur la détection et la prise en charge individuelle, le stade 3 implique en revanche une logique d’action collective. L’objectif prioritaire étant « l’atténuation des effets de l’épidémie », comme le rappelle le site du gouvernement dans un document daté du 1er mars.
Matignon a précisé que ce troisième palier correspondait à celui que l’on trouve dans les protocoles mis en place par le plan pandémie grippale, datant de 2011.
« L’organisation prévoit la mobilisation complète du système sanitaire hospitalier et de ville, ainsi que les établissements médico-sociaux pour protéger les populations fragiles, assurer la prise en charge des patients sans gravité en ville, et des patients avec signes de gravité en établissement de soins », peut-on lire ainsi sur le site du gouvernement.
L’action s’articule autour de trois grands axes : d’abord « protéger les populations fragiles (comorbidités) notamment en collectivité (Ehpad etc…) ». Ensuite « assurer la prise en charge des patients sans gravité en ambulatoire » et, enfin, « assurer la prise en charge des patients avec signes de gravité en établissements de santé », explique une note du ministère de la Santé.
Vendredi dernier, Édouard Philippe avait d’ores et déjà expliqué ces trois axes ainsi que la signification des trois différents stades. Le Premier ministre en avait profité pour avertir que « des décisions plus lourdes pour le quotidien » pourraient être prises en cas de passage au seuil d’alerte sanitaire maximale.
Si l’on se réfère au plan pandémie grippale 2011, précédemment évoqué, des « mesures barrières » à l’échelle nationale peuvent en effet être décidées, notamment la restriction d’activités collectives (spectacles, foires et salons…), l’appel à la mise en œuvre de mesures de distance de protection sanitaire (télétravail à distance par exemple), ou encore la fermeture des crèches, des établissements d’enseignements et de formation, des internats etc…
Sur ce dernier point toutefois, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a assuré que le scénario de fermeture totale des écoles n’aurait pas lieu. Notons tout de même que 150 établissements scolaires sont fermés à l'heure actuelle.
Coronavirus: Jean-Michel Blanquer affirme que les établissements scolaires ne fermeront pas en cas de passage en stade 3 pic.twitter.com/PfJKMDntIb
— BFMTV (@BFMTV) March 5, 2020
En cas de stade 3, des renforts en personnels de santé et dans des domaines non sanitaires sont également prévus, tout comme un renforcement des forces de l’ordre. D’éventuelles restrictions de transport ne sont également pas à exclure.
Le quotidien des Français pourrait donc s’en trouver bouleversé bien que la porte-parole du gouvernement Sibeth N’Diaye assure que « la vie ne s’arrêtera pas » et que « la France ne va pas s’arrêter » de tourner en passant au stade 3.
Selon un dernier bilan datant de la mi-journée, six personnes sont désormais décédées du coronavirus sur le sol français. 92 nouveaux cas ont par ailleurs été détectés ce jeudi, ce qui porte à 377 le nombre de contaminations avérées depuis fin janvier.