Dans le monde entier, les animaux sauvages souffrent directement de l'impact de l'Homme sur leur habitat et la France ne déroge pas à la règle. En Corse, le sort réservé aux tortues d'Hermann inquiète les défenseurs de la cause animale. Et pour cause, l'espèce est victime des travaux de construction.
Crédit : Tortue de Terre
En, l'association de protection de l’environnement Global Earth Keeper a tiré la sonnette d'alarme pour mettre le projecteur la situation des tortues d'Hermann.
Aujourd’hui, ces dernières, nommées en l'honneur du botaniste et médecin Jean Hermann, sont en voie d’extinction. Les mesures mises en œuvre depuis le début des années 2000 pour venir en aide à l’espèce et la préserver n’ont pas permis d’enrayer son déclin.
La preuve, en Corse, la DREAL, l’OEC, le CEN Corse et les différents partenaires se mobilisent dans le cadre du Plan National d’Actions afin de sauvegarder et améliorer la conservation de l’espèce, mais les données montrent que cela ne suffit malheureusement pas.
Victimes des bulldozers sur les chantiers
Si les causes de ce mal sont multiples, la principale d’entre elles est sans aucun doute la perte et la dégradation de l’habitat dû en grande partie à l’urbanisation massive et à l’aménagement du littoral qui en découle.
Sur le terrain, cela se traduit par d’innombrables cas où les tortues sont littéralement écrasées par des bulldozers présents sur les différents chantiers, que ce soit pour des projets privés (légaux ou non) et publics.
« Ce sont ces mêmes bulldozers, ceux du profit à tout prix et de la spéculation, qui ont détruit d'autres espaces naturels, avec pour conséquences des inondations répétées de certains quartiers. Ce sont toujours ces mêmes bulldozers qui permettent la construction à un rythme effréné de résidences, en l'occurrence le prix de certaines parcelles s'élève à quelque 200 euros le mètre carré. Faut-il rappeler que le droit au logement est un défi quotidien pour des dizaines de milliers de Corses. Derrière ces bulldozers, il y a une société avec de moins en moins de biodiversité et de plus en plus d'inégalités » a déclaré l’ONG dans un communiqué publié sur le site de la Ligue des droits de l'homme Corsica.
Crédit : CEN Corse
Pour lutter de manière efficace contre ce phénomène, Global Earth Keeper s’est associé à la Ligue des droits de l’homme. En agissant ainsi et en appelant à une réaction au plus au niveau de l’État, l’association espère faire avance la cause des tortues d'Hermann.
Par ailleurs, sur son site Internet, la ligue rappelle que l'article L411-1 du Code de l'environnement prévoit un système de protection stricte des espèces de la faune et de la flore sauvages dont les listes sont fixées par arrêté ministériel.
Autrement dit, les textes existent, mais il est dorénavant temps de faire appliquer la loi telle qu’elle est écrite. « L'arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection concerne les tortues d'Hermann. En laissant faire, l'État ouvre la porte à des pratiques illégales » prévient la LDH.
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