Les côtes françaises paraissent bien lointaines quand on se trouve à Paris ! Et pourtant, depuis une trentaine d’années, les goélands se sont imposés dans la capitale, au grand dam des riverains.
Nichés sur les toits, nombreux sont ceux qui se plaignent de leurs cris stridents, de leurs talents de voleurs ou encore de leurs attaques sur les drones. Comme quoi les pigeons et les rats ne sont pas les seuls nuisibles à Paris.
Loin du littoral, en partie en raison de la raréfaction de la nourriture, l'oiseau marin n’a pas conquis le cœur des Parisiens. Sa fameuse « clameur » qui retentit de mars à août durant la période de nidification exaspère.
Crédit photo : Goéland blanc et gris / Shutterstock
Avant, « au printemps, on entendait les moineaux le matin, c'était le signe du réveil, c'était tout à fait agréable. Et maintenant, ce sont ces cris rauques qui nous embêtent ! », déplore à l’AFP, Anne Castro, vivant dans le quartier de Belleville.
Même constat pour Radolpe Ghelfi, agent de sécurité dans ce quartier : « C'est infernal ! C'est une catastrophe de les entendre brailler, de les entendre pleurer ».
Crédit photo : Un goéland sur la table d'un restaurant en train de manger les restes des plats / Shutterstock
Une habitante explique également une scène pour le moins insolite à LCI : « Je mangeais mon sandwich dans une rue, pas très loin de la boulangerie et là, elle est arrivée par derrière sur mon épaule et elle a arraché mon sandwich ».
Pour autant, le nombre de couples reproducteurs à Paris n’a pas augmenté de manière alarmante ces vingt dernières années. Selon les estimations réalisées en 2013 par le Centre ornithologique d’Ile-de-France, il y aurait environ une cinquantaine de couples reproducteurs.
Crédit photo : Un goéland dans l'eau d'une fontaine du jardin du Luxembourg / Shutterstock
La centaine d’adultes donne naissance à environ trois petits chaque année et déserte le lieu de nidification ensuite, rien d’alarmant par rapport à certaines villes, telle que Le Havre ou Nice.
Cette dernière a d’ailleurs déclaré la guerre à ces volatiles. Des drones sont utilisés pour pulvériser des liquides stérilisants sur les nids.
Certains spécialistes appellent au calme. « Il faut raison garder », explique Jean-Philippe Siblet, ornithologue au Muséum d’histoire naturelle, ajoutant même que « ce cri est infiniment plus sympathique que toutes les nuisances » sonores en ville.