Le Brookesia nana devient le plus petit caméléon jamais enregistré sur notre planète.
Le Brookesia nana est le plus petit reptile découvert sur Terre. Crédit : Frank Glaw.
En 2012, une équipe de scientifiques menée par le Docteur Mark D. Sherz, herpétologue à l’université de Postdam en Allemagne et co-auteur de cette nouvelle étude, avait découvert le Brookesia micra dans les forêts de Madagascar.
Il s’agit d’une espèce minuscule de caméléon dont la taille ne dépasse pas les 16 millimètres (queue non comprise). Cette espèce se partageait le titre de reptile le plus petit au monde avec le gecko Sphaerodactylus ariasae de République dominicaine.
Il y a quelques jours, cette même équipe a publié sa nouvelle découverte dans la revue scientifique Scientific Reports. Lors de leur recherche dans le massif du Sorata, dans le nord de l’île de Madagascar, l’équipe du Docteur Sherz a fait une découverte surprenante.
Baptisé Brookesia nana, ce minuscule caméléon de 13,5 millimètres de long (soit 21,6 mm queue comprise) devient le plus petit reptile au monde. Une particularité propre aux mâles puisque les femelles sont un peu plus grandes que leurs homologues masculins avec leurs 19,2 millimètres de long. « Les mâles Brookesia nana sont les plus petits reptiles adultes tous sexes confondus », explique le Docteur Sherz.
Des nano-reptiles
La petite taille de ces caméléons serait due à la géographie dans laquelle ils vivent, selon les scientifiques. Les îles comme Madagascar ou la République dominicaine étant de petites îles, les reptiles seraient, au fils des ans, devenus de plus en plus petits.
Néanmoins, les scientifiques émettent tout de même un doute quant à la nouvelle espèce découverte, Brookesia nana, qui évolue dans de massives forêts de Madagascar encore préservées. « Madagascar compte de nombreux vertébrés extrêmement miniaturisés, dont les plus petits primates et certaines des grenouilles les plus petites au monde, qui ont évolué de façon indépendante », précise Andolalao Rakotoarison de l’université d’Antananarivo et co-auteure de l’étude.
Par ailleurs, les ressources en nourriture et la prédation pourraient avoir favorisé ce miniaturisme. Cette nouvelle espèce n’est pourtant pas épargnée par les menaces environnementales. « Malheureusement, l’habitat du nano-caméléon est soumis à une forte pression liée à la déforestation », ajoute Oliver Hawlitschek, co-auteur de l’étude.
Le Brookesia nana tient sur le bulbe d'un doigt. Crédit Frank Glaw.