Divorce : des pères séparés marchent 800 km pour faire de la garde alternée un « principe de base »

Durant plus d’un mois, un collectif de pères divorcés a entraîné dans son sillon hommes et femmes afin de faire entendre leur voix, à l’occasion d’une grande marche à travers la France. Ils demandent notamment que la garde alternée devienne un « principe de base ».

Ils n’étaient pas nombreux au départ de Marseille, le 10 novembre dernier. Ils étaient bien plus lors de leur arrivée à Paris, le 17 décembre, après un parcours de 800km à pied lors de « la marche des pères pour l’égalité parentale ».

Rémy Martineau

Eux, ce sont des pères séparés qui militent pour faire de la garde alternée un « principe de base » en cas de séparation du couple. Une solution qui serait « la plus bénéfique pour les enfants à partir de deux ans » estime Rémy Martineau, 35 ans, membre du collectif auprès de l’AFP.

En France, à l’heure actuelle, sur les 4 millions d’enfants mineurs dont les parents sont séparés, seuls 12% alternent à parité (une semaine sur deux), entre les deux foyers, selon des chiffres 2020 publiés par l’Insee.

Ainsi, pour ces militants, les juges devraient considérer en priorité la possibilité d’une garde alternée, sauf en cas de violences exercées par l’un des parents. Une évolution législative portée par certains parlementaires mais qui fait grincer des dents les collectifs féministes.

Une marche des pères pour l’égalité parentale, 800km de Marseille à Paris

Pourtant, cette demande des pères divorcés est fortement soutenue par des mères de famille, qui se sont jointes à cette marche pour l’égalité parentale en cas de divorce. En plus de la garde alternée, ils demandent également un renforcement de la loi pour les non-représentants d’enfant et des mesures contre l’éloignement géographique volontaire.

Facebook / La marche des pères pour l'égalité parentale

Ils dénoncent aussi le peu d’empressement de la justice à sanctionner le parent qui refuse de présenter l’enfant lorsque le conjoint vient le récupérer comme l’explique Damien Meurant à l’AFP, un autre participant à la marche :

« J’ai déposé 14 plaintes contre mon ex pour ce motif (…) Je n’ai pas pu voir ma fille pendant trois ans, mais lorsque sa mère a été condamnée, à 400 euros d’amende, la situation s’est débloquée ».

Une pétition mise en ligne a d’ores et déjà recueilli plus de 36 000 signatures mais il semble peu probable que le Garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, y soit sensible. En effet, il estimait, en juin dernier, qu’il n’était pas nécessaire de légiférer sur cette question.

Interrogé par l’AFP, le sociologue de la famille François de Single explique que « l’inégalité parentale, très visible après le divorce » est un « résultat de l’inégalité avant le divorce » comme l’avancent les voix féministes.

« Tant qu’il n’y aura pas d’égalité domestique et éducative, les mécanismes qui font qu’on laisse plutôt les enfants à la mère perdureront » estime-t-il

Cependant, certains hommes se voient refuser une garde alternée alors qu’ils sont pourtant très impliqués dans l’éducation de leurs enfants.


VOIR TOUS LES COMMENTAIRES

author-avatar

Au sujet de l'auteur :

Journaliste