En Bolivie, les jaguars sont menacés par les braconniers chinois, très friands de leurs canines pour la fabrication d'aphrodisiaques

Le massacre d’animaux pour récolter des parties d’eux dotées prétendument de vertus aphrodisiaques nourrit un marché très dynamique en Asie, et plus particulièrement en Chine. Si la baleine représente probablement l’espèce chassée pour ses parties soi-disant aphrodisiaques la plus connue, car la plus décimée, elle est loin d’être la seule, puisque le jaguar fait de plus en plus les frais de cette exploitation, notamment en Bolivie.

Les individus appartenant à cette espèce sont en effet traqués pour leurs crocs, qui auraient des propriétés aphrodisiaques, et qui inondent le marché illégal chinois.

Image d'illustration d'un jaguar. Crédit photo : Edwin Butter / Shutterstock
Estimée vulnérable, l’espèce panthera onca, protégée par l’Union internationale pour la conservation de la nature, connaîtra un péril certain sans régulation de sa chasse. Alors qu’un crâne de jaguar peut se vendre 8000 euros d’après Sciences et Avenir, une seule canine de jaguar peut atteindre les 5000 euros sur le marché chinois, pour servir comme bijou ou comme aphrodisiaque. 400 dents de jaguars destinées à être exportées en Chine ont été récemment interceptées par les forces de l’ordre boliviennes. Ce nombre serait pourtant bien mince en comparaison de toutes celles qui ont déjà été mises en vente.

Le site Tribune de Genève rapporte que quinze procédures légales ont été lancées contre des trafiquants de canines de jaguars en Bolivie, onze d’entre eux étant de nationalité chinoise. Rodrigo Herrera, conseiller du directoire bolivien de la biodiversité du Ministère de l’Environnement, confie au Malay Mail que les premiers signalements correspondant à la traque de jaguars pour leurs dents remontent à 2014, et que celle-ci a pris de plus larges proportions avec l’accroissement de la présence de Chinois sur le territoire bolivien  : 2624 Chinois vivaient en Bolivie en 2011, contre 12 861 en 2016. Cet afflux s’explique par la venue dans le pays de travailleurs chinois opérant sur des chantiers publics commandés par le gouvernement, et attribués à des groupes chinois.

La peau et le sexe des jaguars mâles seraient également vendus par les trafiquants, en plus des dents. Le phénomène est d’une ampleur telle que l’ambassade chinoise en Bolivie a appelé dans un communiqué les « citoyens chinois qui vivent en Bolivie à respecter et observer strictement les lois et règlements, tant chinois que boliviens, contre le trafic illégal d'animaux sauvages ».


VOIR TOUS LES COMMENTAIRES

author-avatar

Au sujet de l'auteur :

Journaliste