Le sommeil nocturne moyen des Français passe sous le seuil fatidique des 7h, une première

Un récente étude dresse un constat inquiétant sur le sommeil des Français, qui dorment désormais moins de 7h par nuit, en moyenne. Une première !

Les Français dorment de moins en moins et cela présente des risques réels pour leur santé. Tel est le constat dressé ce mardi par les médecins en charge du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), publié chaque semaine par l’agence sanitaire Santé publique France.

En moyenne, les Français dorment désormais moins de 7h par nuit. Crédit photo : PrinceOffLove / Shutterstock

« 35,9 % des Français dorment moins de 6 heures » par nuit

« Pour la première fois depuis que le sommeil est observé sur le plan épidémiologique en France, le temps de sommeil moyen nocturne est inférieur à 7 heures », indique ainsi les spécialistes à l’origine de cette étude, publiée en prévision de la « Journée internationale du sommeil », qui aura lieu le 15 mars.

Le document - qui se base sur des données recueillies auprès de 12 637 personnes - nous apprend que les 18-75 ans dorment en moyenne 6 h 45 par nuit. Un temps de sommeil qui chute même à 6h34 en semaine et lors des journées de travail. Pis encore, celui-ci n’atteint que les 7h12 le week-end et pendant les jours de repos.

Par conséquent, le temps moyen de sommeil n’excède pas les 6h55. Il est donc désormais inférieur aux 7h quotidiennes, soit le seuil minimal recommandé pour une bonne récupération.

« Plus d’un tiers des Français (35,9 %) dorment moins de 6 heures. Or on sait par de très nombreuses études épidémiologiques que dormir moins de 6 heures est associé à un risque plus élevé d’obésité, de diabète de type 2, d’hypertension, de pathologies cardiaques et d’accidents », déplorent par ailleurs Damien Léger (spécialiste du sommeil), ainsi que François Bourdillon (directeur général de Santé publique France).

« Dormir moins de 6 heures réduit aussi la vigilance dans la journée, augmente l’irritabilité et perturbe les relations familiales ainsi que la qualité de vie et de travail » précisent-ils encore, soulignant toutefois que ce « déclin n’est pas une fatalité ».

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette chute, à commencer par le travail de nuit qui influe fatalement sur la qualité du sommeil quotidien. Si l’on en croit les statistiques, le pourcentage de travailleurs de nuit - habituels ou occasionnels - a considérablement augmenté ces 25 dernières années.

Ainsi, si le nombre de travailleurs noctambules était estimé à 3,3 millions en 1990 - soit 15% de la population active -, il est désormais évalué à 4,3 millions (16,3 %). Ce qui n’est pas sans conséquence sur la santé car il est prouvé que de telles activités nocturnes augmentent, entre autres, les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer du sein.

En moyenne, les Français dorment désormais moins de 7h par nuit. Crédit photo : Dimaberlin / Shutterstock

Notons par ailleurs que le tabagisme est également pointé du doigt. « Les fumeurs quotidiens, qu’ils soient peu ou fortement dépendants, sont fréquemment courts dormeurs », note ainsi l’étude qui fait également le lien entre tabagisme et insomnie.

Enfin, il ne faut pas oublier non plus l’impact négatif des activités nocturnes de notre époque liées en grande partie à notre usage parfois abusif des objects connectés, tels que les téléphones portables ou les tablettes, qui dérangent ainsi le sommeil de manière significative.

Découvrez ci-dessous les conclusions du Bulletin épidémiologique hebdomadaire.

Bulletin épidémiologique hebdomadaire. by Demotivateur on Scribd

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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.