Dimanche 15 avril 2018, le corps sans vie du journaliste d’investigation Maksim Borodine était retrouvé au pied de son immeuble. Alors que les autorités russes parlent de suicide ou d’accident, la rédaction de « Novyi Dien », le média pour lequel travaillait l’homme de 32 ans, fait part d’un certain scepticisme.
Radio Svoboda / E1.RU
« Tombé de son balcon » en pleine investigation concernant des mercenaires russes en Syrie, les autorités n’ont pas estimé nécessaire d’ouvrir une enquête criminelle sur la mort de Maksim Borodine, jeune journaliste de 32 ans dont le corps a été retrouvé au pied de son domicile à Ekaterinbourg, en Russie. Il semblerait que Borodine avait pour habitude d’écrire des articles concernant la corruption et le crime organisé dans son pays, et venait de publier des informations révélant la présence de mercenaires issus d’une milice privée, « Groupe Wagner », en Syrie.
La police privilégie les thèses de l’accident ou du suicide en raison du fait que l’appartement du journaliste était fermé de l’intérieur. Polina Rumyantseva, rédactrice en chef du journal « Novyi Dien » (« Nouveau Jour », en français) ne croit absolument pas à la théorie selon laquelle son collègue se serait suicidé, d’après les informations rapportées par LCI, qui ne manque pas de préciser que depuis la fin de l’URSS, de nombreux journalistes sont morts dans d’étranges circonstances ou ont été brutalement agressés, sans que les responsables ne soient interpellés. 58 journalistes auraient ainsi été tués en Russie depuis 1992, à en croire les chiffres du Comité pour la protection des journalistes de New York.
Harlem Désir a tweeté deux fois au sujet de cette affaire, appelant dans un premier tweet les autorités russes à procéder à « une enquête approfondie dans les plus brefs délais », n’hésitant pas à parler d’une affaire « sérieusement préoccupante ».
Death of journalist Maxim Borodin in #Russia is of serious concern. I call on the authorities for a swift and thorough investigation. #JournoSafe
— OSCE media freedom (@OSCE_RFoM) 16 avril 2018
Le représentant de l'OSCE pour la liberté des médias s’est ensuite dit « choqué par la mort de Maksim Borodine », avant de réclamer à nouveau « une enquête complète, transparente, et indépendante ».
I am shocked by the death of journalist Maksim Borodin in #Russia; and I call for a full, transparent and independent investigation. Read my full statement here: https://t.co/S2yrnINmff #JournoSafe pic.twitter.com/37dgWyZBRy
— OSCE media freedom (@OSCE_RFoM) 16 avril 2018