Ce jeudi 17 décembre, le Parlement espagnol a approuvé un projet de loi légalisant le recours à l’euthanasie dans certains cas précis.
En Espagne, 198 députés ont voté ce jeudi en faveur de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, soit « plus de la majorité nécessaire au gouvernement », affirme le quotidien espagnol El Pais.
Le projet de loi doit désormais être approuvé par le Sénat. Si c’est le cas, la loi devrait entrer en vigueur début 2021.
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« C’est une grande conquête sociale pour notre pays.Nous avançons en liberté, en droits civils et en dignité », a commenté le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez.
Les auteurs du projet mentionnent que les personnes pourront recourir à l’euthanasie en cas de « maladie grave et incurable » ou « grave, chronique et invalidante ».
La demande du patient examinée par une commission
Pour ce faire, elles devront faire part de leur demande sous forme écrite auprès de leur médecin traitant. La demande du patient devra être acceptée par deux médecins. Elle sera ensuite examinée par une commission.
L’euthanasie pourra être pratiquée dans un hôpital public ou privé à domicile : « Dans le premier cas, c’est un médecin qui administre les médicaments qui provoqueront le décès, alors que dans le cas de l’aide au suicide, si c’est bien le corps médical qui délivre le produit, le patient l’ingère seul. Les actes diffèrent, mais la loi est la même », mentionne le quotidien espagnol.
La aprobación en el @Congreso_Es de la Ley de #Eutanasia supone una gran conquista social para nuestro país. Avanzamos en libertad, en derechos civiles y en dignidad. Gracias a los grupos que han apoyado esta norma y a las personas y colectivos que han trabajado para conseguirlo. pic.twitter.com/Px09WoJ1od
— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) December 17, 2020
Le texte prévoit une « objection de conscience » pour les professionnels de santé refusant de participer à une euthanasie.
Un projet de loi qui divise
Pour rappel, l’Espagne est en passe de devenir le sixième pays au monde à autoriser cette pratique, au grand dam de l’Église et de la droite.
« Face à l’euthanasie et au suicide assisté, nous défendons les soins palliatifs, le traitement profond de la douleur, la sédation palliative », a indiqué un député du Parti populaire.
De son côté, l'épiscopat espagnol a fait part de sa déception : « L’euthanasie et le suicide assisté sont une défaite pour tous. La réponse à laquelle nous sommes appelés est de ne jamais abandonner ceux qui souffrent, de ne jamais abandonner, mais de se soucier et d’aimer pour donner de l’espoir ».