Depuis quelques jours, des professeurs affirment que certaines notes du baccalauréat 2022 ont été augmentées sans leur demander leur avis.
Depuis lundi 13 juin, plusieurs professeurs affirment que certaines notes du baccalauréat ont été augmentées à leur insu. Comme le précise France Info, les copies concernées sont issues des épreuves de spécialité du mois de mai.
«Toutes mes notes ont été remontées. Des copies qui auraient valu 7 en cours d'année sont montées à 9», indique un professeur d’histoire-géographie de l’académie de Créteil sur son compte Twitter.
Même son de cloche pour cette enseignante : «Ce bac 2022 est une vaste blague. On nous demande notre expertise professionnelle, et ensuite on modifie nos notes sans nous informer (…)», peut-on lire parmi les centaines de témoignages.
Comme d’autres je découvre que les notes que j’ai mises à mes copies de bac ont été modifiées. L’harmonisation, je peux comprendre. Mais par qui ? Selon quels critères ?
— Thibault Leroy (@T_Leroy_) June 11, 2022
De son côté, ce correcteur estime que cette augmentation de notation est due aux résultats catastrophiques, notamment dans la filière technologique STMG, en sciences de gestions :
«J’ai des collègues qui tournent à des moyennes entre 6 et 7 sur 20. L'impression qu'on a eue, c'est que les résultats du bac vont être... enfin... auraient été très, très mauvais cette année avec un nombre de redoublants affolants et pas de place pour eux l'année prochaine».
Bac : comment se déroulent les corrections des copies ?
Comme l’année précédente, les correcteurs du Bac ont utilisé la plateforme «Santorin» pour corriger les copies de façon dématérialisée, un procédé qui avait causé problème l’an passé en raison des problèmes de connexion.
Vous l’ignorez peut-être, mais une harmonisation des notes est effectuée dans le but de limiter les écarts de notation entre les lots des différents correcteurs, rappelle le site d’information.
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Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le logiciel donne du fil à retordre aux professeurs : «Le logiciel permet de modifier la moyenne globale des lots jugés discordants, selon des critères purement statistiques, sans le consentement du correcteur et au mépris de son travail», explique l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public dans un communiqué.
Avant d’ajouter : «Cette harmonisation autoritaire et artificielle met aussi en cause le travail des candidats. Elle ne tient en effet aucun compte de la qualité de chaque copie, que le correcteur apprécie par une lecture patiente et attentive. Elle porte atteinte, en conséquence, à l’équité de la notation».
L’Éducation Nationale se défend
Face à l’ampleur de la polémique, le directeur général de l'enseignement scolaire, Édouard Geffray, rappelle que c’est une commission qui a procédé à ces harmonisations par lots.
«On n’a pas changé le processus. La dématérialisation permet d’harmoniser globalement un lot de copies et des correcteurs peuvent avoir l’impression qu’il y a eu un traitement aveugle alors qu’avant on procédait copie par copie», a confié lundi 13 juin le numéro 2 du ministère de l’Éducation Nationale.