Deux sans-abri, qui avaient décroché le jackpot en grattant un Cash, risquent de ne pas toucher la totalité de leur gain, car ils n'auraient jamais dû avoir ce ticket gagnant en leur possession. Explications.
C'est une drôle d'histoire que n'aurait pas reniée Jean de la Fontaine !
Deux SDF sont confrontés aujourd'hui à un sacré dilemme après avoir remporté une importante somme d'argent grâce au célèbre jeu à gratter Cash. Jusqu'ici, rien de répréhensible, à ceci près que ces heureux gagnants avaient acheté le précieux ticket avec une... carte bancaire volée.
Les deux compères risquent par conséquent de ne jamais toucher leur gain puisqu'ils seraient... interpellés par la police pour leur larcin si, d'aventure, ils se signalaient à la FDJ. Une solution, qui leur permettrait de récupérer un peu d'argent, pourrait néanmoins être trouvée, à l'initiative du... propriétaire de la carte volée.
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Ils remportent le jackpot d'un jeu à gratter, acheté avec une... CB volée
Pour bien comprendre cette rocambolesque affaire, il faut remonter au lundi 3 février dernier. Ce jour-là, dans les rues de Toulouse (Haute-Garonne), un homme de 42 ans découvre avec stupeur que sa voiture a été forcée. Très vite, il s'aperçoit que les malfaiteurs lui ont tout volé, notamment ses papiers et sa carte bancaire. Au même moment, les deux voleurs - deux personnes sans domicile fixe - se rendent chez un buraliste et achètent un ticket Cash. Ils le grattent et remportent, contre toute attente, le gros lot de 500 000 euros. Une joie, hélas, de courte durée !
D'abord euphoriques, les sans-abri redescendent en effet très vite sur Terre, lorsqu'ils se rendent compte qu'ils ne peuvent aller réclamer leur gain à la Française des Jeux, pour des raisons évidentes.
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De son côté, le propriétaire de la carte volée mène sa propre enquête pour retrouver les voleurs. Il suit alors la piste du bureau de tabac en consultant ses relevés de compte qui lui indiquent qu'un paiement d'un montant de 50 euros a été effectué dans l'établissement.
Après avoir questionné le buraliste, le quadragénaire obtient de précieuses informations sur le duo de malfaiteurs et comprend qu'ils ont décroché le jackpot d'un demi-million d'euros. Il a depuis porté plainte pour vol, mais, grand seigneur, refuse d'accabler les SDF et leur propose même de récupérer la moitié des gains.
« L'idée serait de partager la somme, qu'on puisse trouver un arrangement à l'amiable, et qu'ils n'aient rien à craindre », affirme ainsi l'intéressé. C'est d'ailleurs ce que prévoit la loi, comme le rappelle son avocat, Maître Pierre Dubuisson.
« Si je vous donne cinq euros pour acheter des fruits et légumes et que vous vous arrêtez dans un bureau tabac pour acheter un ticket de loto gagnant, le principe juridique est le partage équitable, c'est-à-dire 50% pour celui qui a versé les fonds, 50% pour celui qui a acheté le ticket » (Maître Pierre Dubuisson)
Le recours à la justice pourrait cependant compliquer les choses et retarder un éventuel partage des gains. « Si une plainte a été déposée, le paiement peut être suspendu jusqu'à l'issue de la procédure pénale », confirme la FDJ au micro de TF1. C'est pourquoi le propriétaire de la carte volée se dit prêt à retirer sa plainte, afin que chacun récupère son dû dans les plus brefs délais.
Aux dernières nouvelles, les sans-abri ne se seraient toujours pas signalés.
Affaire à suivre !