@Facebook/UNSA centre hospitalier René Dubos
Si vous avez encore quelques doutes concernant l’existence des super-héros, c’est que vous ne connaissez pas le quotidien éreintant des infirmières et infirmiers. Ces professionnels de la santé donnent de leur personne chaque jour, chaque heure et chaque seconde pour le bien du plus grand nombre. Un travail admirable, qui ne peut être accompli sans une dévotion totale : les heures passées auprès des malades ne se comptent plus et les nombreuses responsabilités qui en découlent sont payées au lance-pierres. Ces femmes et ces hommes de l’ombre, sans qui nous serions en grande difficulté, sont aussi des êtres humains, des personnes qui ont elles aussi besoin de vivre convenablement. En 2017, 22 000 suppressions de postes sont prévues, au grand dam de ces professionnels qui n’ont pas hésité à monter au créneau le 8 novembre au cours d’une grève générale afin de dénoncer les coupes budgétaires, les suppressions de postes, mais aussi et surtout manque de reconnaissance des pouvoirs publics face à ce métier de la plus haute importance.
Après le témoignage de l’infirmière Céline Laville, qui confiait à nos confrères du Nouvel Obs ne plus vouloir rentrer chez elle « en pleurant », le plaidoyer de l’humoriste Anne Roumanoff sur ces « héros du quotidien qui se donnent à fond pour 1.600€ par mois » et la vidéo pleine de vérités de Caroline Estremo, elle-même infirmières aux urgences de l’hôpital Purpan, à Toulouse, c’est au tour d’un groupe d’infirmières du personnel paramédical de l’hôpital René Dubos, à Pointoise de faire entendre sa voix.
À travers un calendrier dénonciateur, les professionnelles de la santé décrivent la souffrance qu’elles ressentent au quotidien, dans les couloirs des hôpitaux. Nues et de dos, on peut lire un message très clair, inscrit sur leur corps : « Faut-il que l’on se mette à nu pour que vous vous intéressiez à nous ? »
« Nous voulions interpeller, et pour ça, le poids des images est indéniable » déclare Yann Le Baron, secrétaire départemental de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). « Sur Pontoise, on nous dit clairement : 'Soit vous revenez sur vos avantages, soit ce sont 120 postes qui disparaissent'. Ce n'est pas admissible. C'est pour ça qu'aujourd'hui, c'est tout un hôpital qui résiste" » finit-il par expliquer.
Chaque mois de l’année du calendrier délivre un message très fort. En avril, on peut apercevoir des perfusions reliées à une cafetière sur l’avant-bras d’un membre du personnel, très fatigué. En octobre, on peut voir un brancard sur lequel il y a une étiquette où est marquée la phrase « À combien évaluez-vous votre vie ? ». En juillet, un patient est ausculté avec un stéthoscope pour enfants : il symbolise les nombreuses réductions budgétaires dans les hôpitaux.
L’initiative, expliquée en détail sur la page Facebook de l’UNSA Santé, a très vite porté ses fruits. La publication a en effet obtenu un grand nombre de partages, si bien que plus de 250 exemplaires du calendrier ont déjà été vendus à l’heure où nous vous écrivons, sur les 500 copies initialement mises en vente.
En soutien du mouvement de l’hôpital, des agents ont réalisé un calendrier revendicatif visant à défendre les...
Posted by UNSA Santé Sociaux du centre hospitalier René Dubos on Thursday, December 15, 2016
Si vous souhaitez faire un geste, vous pouvez vous aussi acheter le calendrier, au prix de 5€. L’argent récolté permettra d’aider celles et ceux qui ont perdu une part de leur salaire suite aux manifestations et sera également reversé à plusieurs associations caritatives. Au vu du succès du calendrier, une seconde édition est en prévision.