On vous présente aujourd'hui Christophe Piquet, un agriculteur « repenti » et ex-adepte de l'agriculture intensive, qui a décidé de se racheter en plantant des arbres.
La terre nourricière, Christophe Piquet ne la connaît que trop bien ! Toute sa vie, il l’a travaillée pour subvenir aux besoins de sa famille et aujourd’hui, plus que jamais, cet agriculteur basé à Azé, près de Château-Gontier (Mayenne), sait tout ce qu’il lui doit.
Pendant trente ans, l’agriculteur Christophe Piquet estime avoir « bousillé l’environnement ». Après s’être converti au bio, il a planté un millier d’arbres sur l’une de ses parcelles. En savoir plus https://t.co/P3JdzFN8xj #environnement #ChangementClimatique pic.twitter.com/8h9Dd3qfRd
— Access Agriculture (@AccessAgric) 5 avril 2019
« Vous ne pouvez pas imaginer comment je regrette aujourd’hui, je demande pardon »
Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi et durant trois décennies, l’intéressé n’a pas hésité à martyriser cette terre qu’il aime tant, pratiquant l’agriculture intensive à outrance, aveuglé qu’il était par une logique productiviste.
Des années marquées notamment par l’usage abusif de pesticides qui ont souillé les sols. Âgé désormais de 61 ans, cet éleveur et cultivateur de céréales dit regretter cette période et fait son mea culpa. Une prise de conscience, qu'il affirme avoir eue il y a 10 ans lorsque le premier de ses sept petits-enfants est venu au monde.
Considérant ainsi qu’il a sa part de responsabilité dans cette pollution environnementale, il tente aujourd’hui de se racheter en plantant 1 000 arbres sur son exploitation de 32 hectares. Interrogé par nos confrères d’Europe 1 ce mardi, l’agriculteur repenti est revenu sur ces années noires dont il ne garde aucune fierté. Un témoignage édifiant.
« Pendant 30 ans, j’ai dévasté, j’ai utilisé des produits chimiques, des engrais. J’ai arraché des arbres… Toutes les bêtises qu’il y avait à faire, je pense que je les ai faites. Vous ne pouvez pas imaginer comment je regrette aujourd’hui. Je demande pardon à toutes les personnes, plutôt jeunes, parce qu’elles vont en subir les conséquences », a-t-il d’abord expliqué.
« J’ai usé la terre, j’ai massacré la matière organique, l’humus dont on a tant besoin. Il va falloir maintenant 100 ans pour retrouver le niveau de la terre quand mon père me l’avait confiée dans les années 80 », a-t-il ajouté.
Ayant abandonné toutes les pratiques chimiques pour se consacrer essentiellement à l’agriculture bio, il a par ailleurs expliqué sa démarche consistant à replanter des arbres pour réparer la terre qu'il laissera aux « générations futures ».
« Les arbres vont puiser tous les éléments fertilisants très profonds, vont descendre la température du sol d'un degré et (…) vont favoriser toute la vie microbienne des sols. Quand on plante un arbre, on redonne la vie (…) Tout démarre de là », a-t-il ainsi indiqué.
Et de conclure, un brin optimiste : « Aujourd'hui, j'ai la fierté de pouvoir produire en dépolluant, n'est-ce pas formidable ? ».
Ce doit être ça que l’on appelle la repentance !