C'est un restaurant pas comme les autres qui va ouvrir ses portes à Paris. Mêlant joie et bonne humeur, le café Joyeux propose un concept qui élève l'envie de faire tomber les barrières des préjugés. En effet, ce café, que ce soit en cuisine ou en salle, n'emploie que des personnes atteintes d'autisme et de trisomie.
Yann Bucaille Lanrezac, un entrepreneur breton et le fondateur du café Joyeux, explique à France Info que ce concept lui est apparu alors qu'il avait refusé l'emploi à un autiste : « Cette idée, c’est la rencontre avec un jeune garçon autiste qui m’a demandé du travail, je lui ai dit non, se souvient l'entrepreneur. Depuis ça m’a beaucoup travaillé. Je me suis creusé la tête pour trouver une solution pour proposer du travail à des personnes en situation de handicap mental ou de troubles cognitifs.»
Situé au 23 rue Saint-Augustin, le café, sur le même modèle de celui qui existe déjà à Rennes, dispose d'une vingtaine d'employés et les plats proposés sont tous faits maison. Interrogé par France Info, un des employés de cuisine, Charles, déclare qu'il y a « une belle ambiance et c’est magnifique. C’est la première fois que je travaille en cuisine. Je suis content. C’est un métier qui me plaît » et de rajouter qu'il « espère une embauche en CDI ».
Le but de Yann Bucaille Lanrezac ? Montrer que le handicap d'employés ne supplante pas au professionnalisme du métier : « J’attends d’eux, et c’est ce qu’ils attendent aussi, de démontrer qu’ils sont des experts dans la restauration. Ils veulent montrer qu’ils sont capables de faire ça ».
Selon l'Agence France Presse, les bénéfices du « coffee shop » seront reversés à des associations. Aussi, tous les espaces de travail seront agencés de façon à faciliter le service des employés. Que ce soit en cuisine ou en salle. « Pour la machine à café, on a repéré que certains salariés ne savaient pas dans quel sens tourner le percolateur, on va mettre des pictogrammes ou des numéros. Des personnes ayant une Trisomie sont tout à fait capables d'écrire, d'utiliser un vocabulaire élaboré, alors que d'autres sont incapables de lire, voire de verbaliser ». Il faut « détecter les activités les plus adaptées à chacun » explique à l'AFP, Laure Germain, psychologue du travail.
Pour Charles, qui a 30 ans, c'est un rêve qui se réalise, que de pouvoir intégrer une entreprise : « J'en avais marre de la plonge. Depuis le temps que je voulais travailler en cuisine, mon rêve s'est réalisé ».