Vous l’avez nécessairement remarqué si vous avez suivi quelques rencontres de cette Coupe du Monde 2018 en Russie, ou même de précédentes compétitions : régulièrement, pendant les matches, la caméra s’attarde sur les supporters dans les tribunes le temps de quelques instants, mettant en avant sur nos écrans les fans des sélections nationales plutôt que leurs joueurs.
Hommes, femmes, enfants : tous apparaissent sur les télévisions du monde quelques poignées de secondes par match. On se souvient notamment d’un petit garçon immortalisé il y a quelques jours dans les tribunes les yeux rivés sur son portable en plein match, ce qui avait passablement amusé les commentateurs de TF1. On se souvient également de beaucoup de supportrices qui ont eu un temps d’image plus élevé que les hommes et enfants supporters. Elles sont d’ailleurs l’objet de diaporamas et de classements aguicheurs de part et d’autre d’internet, ou même dans certains magazines, à chaque mondial.
Aujourd’hui, la FIFA dit stop aux gros plans sur les supportrices pendant les rencontres, jugeant cette pratique sexiste, et priant les diffuseurs de ne plus autant s’attarder sur les « supportrices sexy dans les tribunes », pour reprendre les mots de Federico Addiechi, le responsable du programme diversité de la Fédération Internationale de Football.
Les gros plans sur les supportrices pendant les rencontres de la Coupe du Monde sont-ils sexistes ? Pour la FIFA, il n’y a aucun doute là-dessus. Si ces plans éloignés du ballon rond ont pu offrir des opportunités de carrière à certaines, à l’instar d’Axelle Despiegelaere, supportrice belge qui s’était vu offrir un contrat par la marque de beauté L’Oréal après avoir tapé dans l’œil des médias du monde entier depuis les tribunes brésiliennes du mondial 2014, la Fédération Internationale de Football a déclaré ce mercredi 11 juillet 2018, en conférence de presse, par le biais de Federico Addiechi, son responsable du programme diversité, qu’elle voulait « moins d’images de supportrices sexy dans les tribunes ».
La FIFA prie donc les cadreurs présents dans les stades de cesser d’orienter leurs caméras vers les supportrices qu’ils trouvent attirantes, de ne plus les faire autant apparaître sur nos écrans, afin de lutter contre le sexisme en milieu footballistique.
« Nous avons étudié les images et ce sexisme était assez flagrant », a en outre affirmé Federico Addiechi.
Pour les deux matches restants de cette Coupe du Monde 2018, à savoir la petite finale samedi 14 juillet et la finale du 15 juillet opposant la France à la Croatie, il faut donc s’attendre à ne plus voir autant de plans de supportrices que par le passé, la FIFA ayant fait passer le message à toutes les chaînes de télévision diffusant l’évènement à travers le globe. La Fédération s’est d’ailleurs ravie d’avoir constaté une évolution par rapport à la précédente Coupe du Monde, avec, de manière générale, beaucoup moins de gros plans sur les supportrices.
La lutte contre le sexisme commence par une évolution de la façon dont les femmes sont représentées dans les médias. En régulant les plans de caméras, la FIFA espère donc engendrer un changement positif pas seulement dans les stades et leurs abords, mais bien un changement global, sur le long terme, s’étendant partout, bien après la Coupe du Monde.