L'ère du selfie est à son apogée. Une ère qui possède un pouvoir qui était jusqu'alors insoupçonné. Le pouvoir de diviser les femmes en deux clans. Les canons de beautés, celles qui courent après les likes et celles pour qui ces femmes ne sont que des objets de désir, hypersexualisés. Le pouvoir également de faire exploser certains préjugés. Aujourd'hui, il est l'heure d'en finir avec la peur de montrer son acné et ces filles lancent le mouvement !
Kendall Jenner aux Golden Globes / Hellomagazine
Objets de convoitises, inaccessibles ou stars 2.0, certaines jeunes filles savent comment s'y prendre pour avoir le plus de « followers » sur Instagram, la plateforme qui permet de se mettre en avant, pour le meilleur ou pour le pire. Instagram possède la capacité déconcertante de provoquer chez certaines femmes (et certains hommes) des complexes, inexistants jusqu'alors.
Grâce (ou à cause) de cette génération biberonnée à Instagram, Facebook et Snapchat, l'image qu'ils renvoient est donc primordiale et l’emporte sur le reste. L'exercice des réseaux sociaux provoque, selon Thompson, professeur de sociologie à Cambridge, « une forme intime de présentation de soi libérée des contraintes de la coprésence ». Mais aujourd'hui, une nouvelle tendance du body positivisme sévit. Et c'est plutôt cool.
Et alors que le « nude » est une réelle tendance pour les femmes et qu'une certaine idéologie bien-pensante prône l'importance d'assumer son corps, ses opinions et ses défauts, on ressent comme couac. L'impression que l'acné n'est toujours pas bien acceptée et mal comprise par l'ensemble de la société. Souvent raillée, il faudrait la cacher. Mais alors, quid des concernées ?
Cachez ces boutons que je ne saurais voir !
Omniprésence de corps dénudés, les « influenceuses » comme on aime à les appeler, n'ont pas le droit à l'erreur et sont devenues un modèle de perfection, oubliant ainsi de rappeler à toutes les jeunes femmes, que ce qu'elles peuvent percevoir comme des défauts (à cause de ces photos retouchées, puisque oui, la plupart le sont) , sont en fait des éléments tout à fait normaux, naturels et surmontables.
Dernièrement, le mannequin et membre du clan Kardashian, Kendall Jenner, a fait parler d'elle. Et pas pour ses yeux de biche. Pas cette fois. Mais parce que lors des Golden Globes 2018, Kendall Jenner est apparue avec des boutons d'acné, camouflés tant bien que mal. Sublime, elle n'a pas perdu la face et a dû faire face aux détracteurs qui s'en sont violemment pris à sa peau. Mais alors, comment encaisser des critiques, nauséabondes, sur un aspect de sa personne qu'il est impossible de contrôler ?
Concrètement et au vu de plusieurs témoignages, les concernées pensaient devoir camoufler leur acné. Pire encore, celles-ci pensaient jusqu'à aujourd'hui, devoir en avoir honte. L'acné, pour beaucoup, est un fardeau et constitue une bataille quant à l'acceptation de soi-même. Et cette même acceptation est entachée par ce que véhicule le réseau social où les célébrités apparaissent sous leurs meilleurs jours.
Mais une nouvelle génération a accouché. Une génération hybride, anticonformiste mais à qui il n'empêche pas pour autant d'avoir un important attrait pour l'internet. Cette génération porte un regard critique sur la société et met tout en œuvre pour mettre en lumière les phénomènes d'exclusion pour les contrer.
Certaines jeunes femmes ont trouvé comment agir face à ce fléau. L'accepter. Et le montrer. Depuis quelque temps, on peut voir plusieurs jeunes femmes qui érigent ce complexe pour le transformer en force. Parce qu’après tout, cette acné, n'est en aucun cas irrémédiable et surtout elle ne concerne pas uniquement une minorité de femmes. En effet, 61% des femmes sont concernées et pour 23% d'entre elles, l'acné ne s'est déclarée qu'après l'âge de 18 ans. Belles, sûres et fières d'elles, elles posent, font la moue et cassent magnifiquement les codes.
Un florilège de photographies de jeunes femmes à la peau acnéique inonde le fil d'actualité d'Instagram. Et il était temps.