L’Office national des forêts (ONF) a annoncé vendredi 18 octobre 2019 la fin de l'utilisation d’herbicides, d’insecticides et de fongicides dans l’ensemble des forêts publiques.
La note de service "zéro traitement phytopharmaceutique" met "fin à l'utilisation de tout type de traitement phytopharmaceutique" dans les 11 millions d’hectares de forêts publiques de France. Voici donc la décision prise par l’ONF en lien avec la Fédération nationale des communes forestières.
En effet, l’ONF a déclaré que “la préservation de l’environnement et de la biodiversité figure parmi ses grandes priorités.”
Cela fait suite à l’abandon du glyphosate opéré en 2018, une fois encore avant qu’une loi ne le contraigne à le faire. Il s’agit selon les mots de leur communiqué de presse “d’un gage d’exemplarité” vers une transition écologique nécessaire.
Plusieurs associations environnementales s’étaient mobilisées dès mars 2019 en faveur de l’arrêt de l’usage des pesticides dans les zones non agricoles, c’est désormais chose faite dans les forêts publiques.
crédit : Ondrej Prosicky/shutterstock
L’Office renonce donc à l’utilisation de traitements pourtant légaux et favorise des alternatives mécanisées et des techniques de biocontrôle des parasites. Ainsi, il s’agit de protéger les végétaux par l’utilisation d'organismes vivants ou des substances naturelles plutôt que d’éradiquer les populations parasites.
Pour rappel, en 2017, l’Office utilisait des pesticides sur seulement 0,02 % de la surface forestière. Le recours à ces méthodes était donc déjà “minime” et “pouvait s'effectuer pendant les phases de régénération des peuplements forestiers pour maîtriser la végétation dite concurrente, susceptible d'entraver la croissance des arbres” précise l'ONF.
Toujours est-il que les forêts privées, soit deux tiers des forêts françaises, ne sont pas concernées par cet arrêt. Et selon l’ONG les Amis de la Terre, plus de 70 herbicides, fongicides et insecticides y seraient autorisés alors que la science nous prouve leurs limites et les dégâts causés par leur utilisation.
Par exemple, une étude de la revue Oecologia parue en 2019, décrit le cas d’un insecticide utilisé pour combattre des moustiques porteurs de maladies qui n’a résulté qu'en la mort des prédateurs des moustiques et l’aggravation de la situation. Tout reste donc à faire pour les forêts privées.