Volte-face de Versace qui abandonne finalement l'utilisation de fourrure animale dans ses produits

Alors que Versace avait toujours mis un point d’honneur à utiliser de la fourrure animale pour composer ses créations, contrairement à d’autres maisons prestigieuses qui ont peu à peu abandonné cet usage, Donatella Versace, la sœur du fondateur Gianni Versace mort assassiné il y a plus de vingt ans, a annoncé dans une interview au magazine The Economist 1843 publiée hier, mercredi 14 mars, qu’elle ne souhaitait « plus tuer d’animaux pour faire de la mode ».

Donatella Versace au Gala de l'Unesco à Düsseldorf, en Allemagne, en 2010. Crédit photo : CiudadColon2 / Shutterstock

Cette déclaration constitue un important retournement pour la maison, dont le site invitait encore il y a quelques jours à acheter « des manteaux embellis de fourrure qui font tourner les têtes ».

Donatella Versace, qui a pris la tête de l’entreprise en 1997 suite au meurtre de son frère à l’âge de cinquante ans, commis par un tueur en série, a explicitement affirmé sa position sur le sujet :

« La fourrure ? J’en ai assez. Je ne veux plus tuer d’animaux pour faire de la mode. Je pense que ce n’est pas bien ».

La Fédération Internationale de la Fourrure a rapidement réagi en ces termes :
« la majorité des grands couturiers vont continuer à travailler la fourrure car ils savent que c'est un produit naturel qui est produit de manière responsable », marquant une certaine désapprobation relative au choix de la vice-présidente de Versace.

Pourtant, bien avant elle, des enseignes aussi prestigieuses qu’Hugo Boss, Calvin Klein ou encore Armani ont décidé d’abandonner la fourrure animale pour leurs créations. Et si toutes les grandes maisons de couture renoncent à celle-ci, moins de personnes en porteront, en achèteront, ce qui réduira significativement à terme le nombre d’animaux tués uniquement pour le prélèvement de leur fourrure.

Rappelons qu’en 2014, environ 109 millions de visons ont été tués pour leur fourrure, ainsi que 16 millions de renards et 14 millions de ratons laveurs, selon les chiffres du site Fourrure Torture, qui avance également que 86% des Français sont favorables à l’arrêt de l’élevage d’animaux pour leur fourrure, souvent gardés en captivité dans des conditions honteuses et abattus de façon cruelle.

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