Bonne nouvelle pour les défenseurs de la cause animale, la Norvège veut interdire totalement les élevages de fourrure

En octobre 2017, des milliers de personnes protestaient contre la fourrure animale à Oslo. Aujourd'hui, l'élevage de fourrure en Norvège est en passe d'être totalement interdit d'ici 2025 : une bonne nouvelle pour les défenseurs de la cause animale.

Crédit image : shutterstock.com / De ChiccoDodiFC

Il reste encore plus de 200 élevages sur l'ensemble du territoire norvégien, avec un total de 20 000 fermes, qui exploitent près de 610 000 visons et 150 000 renards. Le pays occupe donc une place prépondérante sur le marché de la production de fourrure en Europe, bien qu'il ait perdu sa place de leader après la Seconde Guerre mondiale. Et pourtant, selon des sondages, 68 % de la population norvégienne est aujourd'hui opposée à la production de fourrure animale. Un rejet entendu et qui a donné suite, ce lundi, à une demande du Parti libéral à la nouvelle coalition conservatrice de la Norvège de s'ouvrir sur une plateforme gouvernementale « plus verte » en prohibant notamment l'élevage d'animaux à fourrure.

Et, même si le plan n'a pas encore été officiellement voté par le Parlement, on sait déjà que sept des neuf formations politiques de la Norvège se sont prononcés en faveur de l'interdiction de l'élevage des animaux à fourrure. Il semblerait donc que le vote ne soit qu'une simple formalité quant à l'adoption de la mesure.

Du côté des défenseurs de la cause animale, la nouvelle sonne déjà comme une victoire : « Nous l'avons fait ! Après 28 ans de lutte pour les animaux à fourrure, nous pouvons le dire : cela va être interdit », s'est réjoui dans un tweet NOAH, ONG norvégienne de protection des animaux. « Le personnel politique a enfin écouté la majorité de l’opinion publique et des scientifiques, qui considèrent qu’il s’agit d’un secteur désuet et cruel » ajoutait Siri Martisen, directrice et vétérinaire de la NOAH.

En revanche, du côté des éleveurs, l'annonce de cette mesure n'est pas accueillie comme elle l'a été du côté des associations qui défendent les animaux. Guri Wormdahl, qui fait partie de l'association norvégienne des éleveurs de fourrure, a exprimé à Reuters sa déception face à l'interdiction prochaine des élevages de fourrure : « Nous sommes choqués, ébranlés au plus profond de nous-mêmes. »

Pour justifier la nécessité, selon lui, du maintien de la production de fourrure, il fait valoir que les élevages du pays emploient environ quatre cents personnes « dans le cadre de règles strictes en matière de bien-être animal, avec un chiffre d’affaires annuel compris entre 350 millions et 500 millions de couronnes norvégiennes [36 millions à 52 millions d’euros, N.D.L.R] ».

Les mesures de protection des animaux s'intensifient en Europe

La Norvège n'est pas le premier pays à s'opposer à l'élevage de fourrure animale en Europe. Depuis le début des années 2000, le Royaume-Uni s'est vu peu à peu l'interdire, alors qu'en Autriche l'interdiction a été établie en 2004. Concernant les Pays-Bas, cette même mesure a été votée en 2013 et sera effective en 2024.

En ce sens, les mesures visant à protéger de plus en plus l'exploitation animale voient de plus en plus le jour, comme très récemment l'interdiction votée ce mardi 16 janvier au Parlement européen de la pêche électrique, pratique très largement critiquée par nombre de scientifiques et de pêcheurs. Une décision soutenue par la majorité des eurodéputés puisque 402 d'entre eux l'ont approuvée contre 232 qui s'y sont opposés.


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