Une campagne d’information inédite contre les violences éducatives démarre aujourd’hui. Présentation.
Ce lundi 15 avril marque le lancement d’une campagne sans précédent d’information et de sensibilisation contre les violences éducatives, à l’initiative de l’association Stop Veo.
Destinée aux parents mais aussi aux professionnels de santé, cette campagne a été lancée officiellement par le docteur Gilles Lazimi, médecin généraliste à Romainville (Seine-Saint-Denis) et enseignant à l’université Pierre et Marie-Curie.
““Les violences éducatives, c’est grave Docteur ?”, est un outil composé d’une affiche et de dépliants, lesquels seront mis à disposition des familles chez les médecins et les professionnels de santé.” #stopVEO #JNVE #JournéeDeLaNonViolenceÉducative https://t.co/koRX3Iq3HI
— Stop à la VEO ! (@StopVEO) 15 avril 2019
À cette occasion, l’association va proposer un kit - baptisé « C’est grave docteur ? » - aux pédiatres, médecins généralistes et autres médecins de PMI (Protection maternelle et infantile).
Celui-ci se compose d’une affiche sur laquelle apparaît une fillette soucieuse, avec en légende la question suivante : « Fessées, menaces, cris… Et si on en parlait ? ». Comme précisé sur le site internet de l’association, le message « invite le parent à se questionner et à interroger le professionnel de santé ».
Il contient également un dépliant avec au recto, un cœur rappelant qu’un « enfant a besoin d’amour » et, au verso, un bonnet d’âne représentant les humiliations que peuvent faire subir certains parents, ainsi que leurs conséquences désastreuses.
Cette campagne intervient alors que la France demeure l’un des derniers pays européens à ne pas avoir encore franchi officiellement le pas de l’interdiction des châtiments corporels sur les enfants, bien qu’un progrès significatif en ce sens a été réalisé.
« Nous attendons toujours avec impatience l’inscription à l’agenda du Sénat de la loi de Maud Petit soutenue par le gouvernement, votée à l’unanimité moins une voix le 30 novembre 2018 », a ainsi rappelé Gilles Lazimi.
Adopté par l’Assemblée nationale, ce texte vise en effet à inscrire dans le Code civil, à l'article lu lors des mariages, que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ».
Si la proposition a fait son chemin, elle n’est toutefois pas la priorité du Sénat pour l’instant et ne figure toujours pas à l’ordre du jour, au grand dam des associations.
« Dans l’attente, nous continuons la sensibilisation des parents sur les violences éducatives ordinaires », souligne Gille Lazimi.
Selon des chiffres recueillis lors d’une une enquête réalisée par l’union des familles en Europe, entre 2006 et 2007, la violence éducative ordinaire serait pratiquée par 85 % des Français. 71,5 % d’entre eux admettent également avoir déjà mis une « petite » gifle.
L’association Stop Veo précise par ailleurs que 75 % des cas de maltraitances commencent dans un contexte de punitions corporelles ayant progressivement dégénéré en maltraitance.