Le monde de la mode est en deuil. Le célèbre couturier français Pierre Cardin est décédé ce mardi 29 décembre à l’hôpital américain de Neuilly, dans l'ouest de Paris, à l’âge de 98 ans, a indiqué sa famille à l’AFP. Le dernier grand nom de l’âge d’or de la Haute Couture française n’est plus.
« Jour de grande tristesse pour toute notre famille, Pierre Cardin n'est plus. Le grand couturier qu'il fut, a traversé le siècle, laissant à la France et au monde un héritage artistique unique dans la mode mais pas seulement », a dévoilé sa famille dans un communiqué.
Crédit : Le couturier Pierre Cardin qui prend la pose à la fin de son défilé à Barcelone / Shutterstock
Un visionnaire
Ses créations futuristes ont bousculé les années 1960. « Nous sommes tous fiers de son ambition tenace et de l'audace dont il a fait preuve tout au long de sa vie. Homme moderne aux multiples talents et à l'énergie inépuisable, il s'est inscrit très tôt dans les flux de la mondialisation des biens et des échanges », précise le communiqué.
Monument et avant gardiste, il était notamment connu pour ses costumes mao, sa mythique Robe Bulle ou encore sa ligne "Cosmocorps".
Crédit : Des mannequins défilent lors du défilé Pierre Cardin à Barcelone en 2012 / Shutterstock
Pietro Costante Cardin, plus connu sous le nom de Pierre Cardin, est né le 2 juillet 1922 à Sant-Andrea di Barbarana en Vénétie, en Italie. Sa famille fuit le fascisme et il grandit par la suite en France.
Il était le premier employé de Christian Dior en 1947, trois ans plus tard, en 1950, il fonde sa maison de couture au 10 rue de Richepanse, aujourd'hui rue du Chevalier-de-Saint-Georgen dans le 8e arrondissement de Paris.
Une réussite mondiale
Il avait ouvert un « corner » dans un grand magasin pour y faire défiler des hommes. Le lancement d’un système de licences à grande échelle lui a assuré une diffusion dans le monde entier. Il a apposé ses initiales "PC" sur des produits allant des cravates aux parfums en passant par l’eau minérale.
Crédit : Logo Pierre Cardin d'un magasin à Minsk en Biélorussie / Shutterstock
Une réussite mondiale dont il n’était pas peu fier, puisqu’il employait près de 200 000 personnes dans environ 500 usines. Il s’est rapidement tourné vers l’Asie, où il jouit encore d’une grande notoriété. Dès 1957 il se rend au Japon et organise en 1979 des défilés en Chine.
« Suprême consécration, il [fut] le premier couturier à entrer à l’Académie des beaux-arts, faisant reconnaître la mode comme un art à part entière. En atteste aujourd’hui son épée d’académicien qu’il a lui-même créée et sur laquelle sont gravés les symboles de sa réussite », rappelle sa famille.