Ce mardi 27 juin, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a donné son aval pour l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples lesbiens et les célibataires. Cette mesure existait déjà pour les couples hétérosexuels infertiles, mais la question n'est pas encore résolue pour les couples de femmes ou bien les femmes seules. Il s'agit déjà d'un grand pas !
Jean-François Delfraissy, le président de l’institution reconnaît que leur avis va donner lieu à de nombreux débats : « Notre avis ne va pas plaire à tout le monde et va provoquer un grand débat ». Du côté de l’opposition, on retrouve en tête La Manif pour tous qui nomme le sujet : « PMA sans père » et refuse catégoriquement une quelconque avancée là-dessus.
Crédit photo : Une famille lesbienne avec un enfant sur le drapeau gay / Shutterstock
L’avis donné par ce Comité n’est que consultatif, pour autant, celui-ci permet de faire évoluer la législation actuelle et d’envisager une loi favorable dans le futur. Le 16 avril, Emmanuel Macron avait déclaré dans une lettre ouverte aux personnes LGBT être favorable à cette évolution : « Je suis favorable à une loi qui ouvrira la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires… J’attendrai que le Comité national d’éthique ait rendu son avis pour pouvoir construire un consensus le plus large possible ».
Crédit photo : Un scientifique travaille dans un laboratoire / Shutterstock
Les célibataires ou les couples homosexuels se rendaient dans d’autres pays européens qui, eux, proposent la PMA contre quelques milliers d’euros. C’est notamment le cas dans 8 pays européens dont l’Espagne, la Belgique ou la Grande-Bretagne qui l’autorisent, avec un âge maximum de prise en charge de la femme pour quelques-uns, fixé entre 40 et 50 ans, ou bien aucune limite d’âge légale pour d’autres !
Loin de faire l’unanimité dans le conseil, un tiers d’entre eux n’y est pas favorable et relève quelques problèmes quant aux répercussions possibles : « les conséquences pour l’enfant, le risque de marchandisation accrue, les conditions de faisabilité. Un risque de provoquer un allongement des délais d’attente lié à la rareté actuelle des gamètes ou une rupture du principe de gratuité des dons ».
Crédit photo : Une femme enceinte à la fenêtre / Shutterstock
Le Comité est cependant resté hostile à l’autoconservation des ovocytes (afin de décaler une grossesse dans le temps grâce à la congélation) et la gestation pour autrui (GPA). Concernant l’autoconservation des ovocytes, l’Académie de médecine s‘était déclarée en faveur il y a une semaine. Selon eux, le processus est très lourd pour la personne : « Il entraîne des stimulations ovariennes répétées chez des femmes jeunes, des anesthésies, des risques infectieux et hémorragiques, pour une absence de garantie de résultat puisque le taux de succès ne dépasse pas 60 % ».
Même constat pour la GPA qui entraîne des « violences juridiques, économiques, sanitaires, et psychiques qui s’exercent sur les femmes recrutées comme gestatrices et sur les enfants qui naissent et sont objets de contrats passés entre des parties très inégales ».