Si vous n’êtes pas familier du « continent plastique », sachez que celui-ci est également appelé « septième continent » ou « huitième continent » ; des noms désignant une immense masse de déchets flottant dans l’océan Pacifique, et dont l’ampleur s’avère être nettement plus importante qu’escomptée, puisque ce continent plastique serait, selon une récente étude, seize fois plus grand que prévu, avec 1,6 million de km² de surface, soit près de trois fois la superficie de la France métropolitaine.
Crédit photo : Caroline Power
Publiée dans Scientific Reports, l’étude est partie du constat que, chaque année, 320 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetées, avec un pic atteint au cours de cette dernière décennie. En prélevant des millions de déchets du continent plastique, et en le survolant avec des drones pour l’analyser, les chercheurs ont pu constater que 92% des déchets formant le continent faisaient plus de 0,5 cm, le reste étant composé de déchets macroplastiques, nettement plus grands.
After three years of work the results of our reconnaissance expeditions are finally out: 1.8 trillion pieces weighing 80,000 tons are currently afloat in the Great Pacific Garbage Patch. Our study in @SciReports: https://t.co/hoRXAfHBSo pic.twitter.com/2WblAdP7NF
— Boyan Slat (@BoyanSlat) 22 mars 2018
Les chercheurs craignent une accélération significative de l’agrandissement du continent, au rythme où vont les choses. Toutefois, si les microplastiques sont très difficiles à traiter en raison de leur taille inférieure à 1 cm, le fait que la majorité des déchets constituant ce continent plastique de 80.000 tonnes soient de « grosses » ordures est encourageant, puisque comme l’a indiqué Boryan Slat, créateur néerlandais de Ocean Cleanup, un projet de nettoyage des océans à but non-lucratif :
« Les gros débris sont bien plus faciles à collecter que les microplastiques »
Boryan Slat souhaite en effet créer des barrières flottantes qui pourraient filtrer les déchets, et ainsi vider près de la moitié de l’océan Pacifique de ses ordures en seulement cinq ans. Le seul problème réside dans le fait que les microplastiques ne pourront être filtrés par ces barrières, et seront donc amenés à rester dans l’eau, à être absorbés par les poissons que nous-mêmes nous consommons ensuite.
La pollution de nos océans est telle qu’en début de ce mois de mars, Rich Horner, plongeur britannique, baignait dans une mer de plastique mouvant au gré du courant des plus alarmantes dans l’océan Indien.