Les néonicotinoïdes sont des insecticides meurtriers pour les abeilles. Pourtant, après avoir été bannis en 2018, ils pourront être réutilisés sur les semences de betteraves.
En 2016, le gouvernement a voté en faveur de la loi sur la biodiversité, ce qui a rendu l’utilisation des néonicotinoïdes interdite dès le 1er septembre 2018. Ces insecticides meurtriers agissent sur le système nerveux central des abeilles et en tuent énormément, alors que leur population diminue chaque année.
« Ces interdictions sont essentielles pour lutter contre le déclin massif des colonies d’abeilles et des pollinisateurs sauvages », avait déclaré le ministère de l’agriculture en 2018.
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Pourtant, ces produits nocifs pourront être réutilisés suite à une décision prise par le ministère de l’agriculture ce jeudi 6 août. Leur application sera contrôlée et les agriculteurs auront l’interdiction de les pulvériser dans l’air.
De plus, ils ne pourront pas planter de nouvelles semences à l’endroit où ils auront vaporisé le produit, pour éviter que les abeilles ne soient confrontées à des résidus d’ insecticides.
La filière sucrière française en déclin
Ce revirement de situation est dû au déclin de la filière sucrière en France. En effet, les semences de betteraves sont attaquées par des pucerons, qui transmettent la maladie de la jaunisse aux plantes et font chuter la production.
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Selon la Confédération Générale des planteurs de Betteraves, la France produirait 600 000 à 800 000 tonnes de sucre en moins cette année.
« Cette crise de la jaunisse fragilise l’ensemble du secteur sucrier et crée le risque d’un abandon massif de la betterave en 2021 par les agriculteurs au profit d’autres cultures. Or, la France est le premier producteur de sucre européen. Le secteur concerne 46 000 emplois dont 25 000 agriculteurs et 21 sucreries », a déclaré le ministère de l’agriculture.
« Une catastrophe » pour les défenseurs de l’environnement
Pour les écologistes, cette décision est « un véritable retour en arrière et une terrible nouvelle pour l’environnement ». Selon l’Union Nationale des Apiculteurs, l’utilisation des néonicotinoïdes serait une catastrophe et mettrait en danger les abeilles et l’ensemble des insectes pollinisateurs, déjà fortement fragilisés en France.
Un retour en arrière inacceptable !!
— UNAF Apiculture (@UNAFapiculture) August 6, 2020
@Agri_Gouv permettra dès 2021 aux producteurs de betterave de réutiliser les #néonicotinoïdes tueurs d'#abeilles ... alors qu'il existe des alternatives : https://t.co/kjyYC3h2Hs#Pesticides #apiculteur #biodiversite #environnement pic.twitter.com/8WU0zhXjG8
Pour améliorer la situation, le gouvernement prévoit de débloquer 5 millions d’euros afin de rechercher des solutions alternatives aux néonicotinoïdes.
Pourtant, selon l’association écologiste Générations Futures, il existe déjà d’autres produits moins toxiques qui pourraient aider à résoudre le problème tout en sauvant les abeilles.