Depuis le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 qui a touché la centrale nucléaire de Fukushima, Dai-ichi, le gouvernement japonais cherche à se débarrasser des eaux contaminées. Une décision vient d’être trouvée : l’eau sera rejetée dans l’océan Pacifique.
Crédit : Santiherllor/ Shutterstock.
Il y a dix ans, le Japon était frappé par un violent séisme puis un tsunami. À la suite de ces deux catastrophes, la centrale nucléaire de Fukushima a été très endommagée. Les cœurs des réacteurs nucléaires avaient fusionné lors de ces impacts.
La centrale s’est mise alors à surchauffer et les crayons de combustibles nucléaires contenant des produits hautement radioactifs se sont mis à fondre. Dès lors, les réacteurs ont cessé d’être refroidis correctement et il a fallu agir vite en raison des matières qui risquent de polluer l’environnement.
Une situation urgente
Afin de refroidir les réacteurs, de l’eau de pluie, des nappes souterraines et autres injections ont été utilisées durant sept ans après la catastrophe de Fukushima. Ces eaux utilisées ressortent des réacteurs chargés de composants radioactifs, extrêmement dangereux pour l'environnement.
Les eaux étaient jusque-là stockées sur le site. On dénombre environ 1,25 million de tonnes d’eau contaminée stockée dans des milliers de citernes et réservoirs de la centrale. Petit problème, l’eau s’accumule de jour en jour. D’après l’AFP, en 2020, le site a stocké 140 mètres cubes d’eau contaminée chaque jour. Une situation qui ne peut plus durer pour le gouvernement japonais. D’après l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la totalité des réservoirs devraient être pleins d’ici l’été 2022. Une situation urgente que le Premier ministre Yoshihide Suga souhaitait résoudre « dès que possible » en octobre 2020.
Une décision impopulaire
Crédit : Santiherllor/ Shutterstock.
Ce mardi 13 avril, le gouvernement japonais a annoncé que les eaux stockées seront rejetées dans l’océan Pacifique « après nous être assurés qu’elle est à un niveau [de substances radioactives] nettement en dessous des normes de sécurité », a déclaré le premier ministre, relayé par nos confrères de l’AFP.
L’eau a déjà été filtrée plusieurs fois bien que les substances radionucléides et le tritium ne puissent être éliminés complètement. Le rejet des eaux dans l’océan Pacifique devrait débuter dans deux ans et durer des décennies. Cette décision fait grand bruit au Japon et au sein de la communauté internationale. Malgré les nombreuses critiques, le Premier ministre Suga a tenté de rassurer la population : « Nous estimons que les rejets dans l’océan sont réalistes, dès lors qu’ils seront réalisés en toute sécurité. »