La communauté LGBT a réalisé un grand pas ce week-end au Liban !
Des Libanais ont célébré, ce dimanche 21 mai, la première Gay Pride dans le monde arabe. Les participants, par peur de représailles, donc préféré se donner rendez-vous, dans un restaurant pour déjeuner dans la ville de Batroun (nord). La fête s’est terminée le soir, après une semaine chargée, par un drag show (spectacle) à l'abri des regards.
Crédit photo : Official Page for Helem Lebanon / Facebook
Pendant toute la semaine précédant l’événement, plusieurs activités, débats et soirées, ont été organisées par la plateforme « Beirut Pride » pour lutter contre la discrimination. On peut lire sur la page de l’événement sur Facebook : « Beirut Pride est une plate-forme collaborative qui prend une position positive contre la haine et la discrimination. On dénonce le discours haineux et la violence, en particulier ceux fondés sur le genre et la diversité sexuelle, grâce à la contribution des industries créatives et des ONG locales des droits de l'homme ».
Crédit photo : Official Page for Helem Lebanon / Facebook
L’une des participantes du nom de Léa s’est expliquée avec l’AFP concernant ce qu’il s’est passé : « Nous n'avons pas pu organiser une marche comme une vraie parade gay, car les autorités ne nous auraient pas laissés. C’est un lieu privé où personne ne peut nous déranger, nous pouvons clôturer la Pride sans préjudice, sans pression, sans menaces ».
L’événement s'est tout de même déroulé avec quelques imprévus : « Nous avons subi beaucoup de pressions et nous avons reçu de nombreuses menaces » raconte l’une des organisatrices. De même, l’un des colloques du début de semaine avait été annulé, suite à des menaces de manifestations de la part d’une association islamiste.
Crédit photo : Official Page for Helem Lebanon / Facebook
Le Liban est considéré comme étant plus tolérant à l’égard de la communauté LGBT, que les autres pays du Moyen-Orient, plus conservateur. En effet depuis quelques années, il y a eu quelques avancées marquantes pour la cause homosexuelle. En 2004, de premières avancées sont apparues avec la création de la première association gay : Helem et son magazine Barra. Helem qui signifie « rêver » est d’ailleurs la première association de défense concernant les questions LGBT dans le monde arabe. Au mois d'avril 2014, un juge a acquitté une transsexuelle en se fondant sur la constitution qui garantit « l’égalité entre tous les Libanais » et d’autres textes. Plus récemment, le juge Rabih Maalouf a refusé en janvier, de criminaliser l’homosexualité des prévenus. Considérant que « l’homosexualité est un choix personnel, pas un délit ».
Crédit photo : Official Page for Helem Lebanon / Facebook
Cependant, les militants LGBT appellent à d’autres changements, dont la suppression de l’article 534 du code pénal libanais. Cet article stipule que « les relations sexuelles contre nature sont punies d’emprisonnement pour une durée d’un mois à un an, et d’une amende entre 200 000 et un million de livres libanaises (120 à presque 600 euros) ».
Crédit photo : Gay Pride à Belgrade, Serbie en 2015/ Shutterstock
Malgré tout, il reste encore de nombreuses choses à améliorer, notamment en matière d’acceptation dans la société civile. Pour autant, la reconnaissance de la communauté LGBT au Liban est sur la bonne voie.